La FNSEA, JA (Jeunes Agriculteurs), l'APCA (chambres d'agriculture) et Coop de France affichent leur ligne de conduite à court et long terme à propos du photovoltaïque. Ils l'ont livrée à Jean-Michel Charpin, inspecteur des finances en charge de rédiger un rapport orientant les prochaines conditions tarifaires.
« Notre priorité est de récupérer les projets bloqués par le moratoire de décembre, explique Jean-Pierre Fleury, qui mène les travaux liés au photovoltaïque à la FNSEA. Nous voulons aussi une ambition gouvernementale plus forte en matière de solaire. L'objectif actuel de 500 MW par an est insuffisant. »
Faire du solaire un atout pour l'agriculture française
La délégation d'OPA (organisations professionnelles agricoles) se prononce en faveur d'un quota annuel de raccordement photovoltaïque sur toitures agricoles. Le plafond s'exprimerait en puissance ou en euros. Elle souhaite une harmonisation des tarifs pour tous les types de bâtiments agricoles, neufs ou anciens, clos partiellement ou intégralement.
« Nous voulons une nouvelle fois revendiquer que l'agriculture a son rôle à jouer dans la production d'électricité solaire, clame Jean-Pierre Fleury. Le photovoltaïque agricole doit être un levier pour favoriser la compétitivité des fermes françaises. »
Focus sur les centrales au sol
Selon les quatre organisations, une filière du photovoltaïque française comprenant des PME et PMI maintiendrait des prix d'installation raisonnables et permettrait d'atteindre rapidement la parité réseau (1).
« Dans le cas contraire, seuls les grands industriels pourront mener des projets, prévient Jean-Pierre Fleury. Ils s'orienteront vers de grandes centrales au sol, propices aux économies d'échelle. Or, nous restons opposés à ces projets menaçant le foncier agricole. »
Les autres syndicats non consultés
Sur ce sujet, Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne, doute de la bonne foi du gouvernement : « Le ministère de l'Ecologie s'y déclare opposé. Mais dans les départements, les DDTM autorisent des projets de panneaux solaires recouvrant 200 ha de terres agricoles. »
La Coordination rurale avance une position plus souple sur les centrales au sol : « Si de tels projets occupent des terres à faible potentiel et peuvent sauver des agriculteurs, alors nous y serons favorables », annonce François Lucas, son vice-président.
La Confédération paysanne et la Coordination rurale ne sont pas invitées aux réunions de concertations sur le photovoltaïque par les représentants du gouvernement. Elles déplorent cet unilatéralisme.
Le rapport de Jean-Michel Charpin devrait être publié dans les jours à venir. En attendant, les OPA majoritaires mèneront une opération de communication auprès des députés pour les sensibiliser aux relations entre photovoltaïque et agriculture.
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(1) Moment où l'électricité photovoltaïque aura la même valeur que l'électricité conventionnelle.