Exit les quotas laitiers. Bonjour les quotas de phosphore. Les éleveurs laitiers néerlandais viennent de se voir attribuer un droit individuel « à phosphate » calculé sur leur cheptel détenu en 2014. S'ils le dépassent, ils paieront une amende, ceci à partir de 2016. Son montant n'est pas encore fixé.
Les pouvoirs publics veulent mettre un coup de frein à la production de phosphore par l'élevage néerlandais (vaches, porcs et volailles). En jeu, la dérogation à la directive nitrates accordée par l'Union européenne en cours de renégociation. En 2006, elle avait été obtenue, entre autres, par la fixation d'un plafond en phosphore établi à 172,9 millions de kilos... Avec 172,3 millions de kilos produits en 2014, l'ensemble de l'élevage flirte avec, boosté par le secteur laitier qui s'est vu pousser des ailes à l'approche de la fin des quotas laitiers. Avec une hausse de collecte de 1,9 % sur les six premiers mois de 2015, il continue.
Or, pour le gouvernement néerlandais, la principale marge de manœuvre repose sur l'élevage laitier. « La réglementation limite la taille des cheptels en porcs et volailles. Ce n'est pas le cas en production laitière », indique Nico van Opstal, de l'ambassade des Pays-Bas à Paris.
Un droit à phosphore, pas une limitation de cheptel
Les Néerlandais ne veulent pas pour autant casser leur dynamique laitière. C'est volontairement qu'ils fixent un plafond de phosphore à chaque élevage, et non un plafond de cheptel. « Il y a des possibilités de réduction par l'alimentation des vaches par exemple. La mise en place d'un bilan des minéraux permettra de suivre le niveau de chaque élevage. »
Le syndicat majoritaire LTO est partie prenante. « Avec plus d'efficacité, on pourra peut-être atteindre les 14 Mt de lait. » Le pays a produit 12,3 Mt en 2014.
Nitrate, erreur sur toute la ligne?
jeudi 01 octobre 2015 - 10h26
Il y a déjà près de 20 ans que des scientifiques ont étudié les effets du phosphore sur les phénomènes d’eutrophisations et autres algues vertes. Pourtant, c'est toujours l'azote et les nitrates qui ont été sur le banc des accusés avec des réglementations ad hoc. La Hollande anticipe la future réglementation sur le phosphore. Mais ça risque d'être comique car l’agriculture n'est plus, loin de là, le premier utilisateur de phosphore. Les usages domestiques contribuent à ses effluents, d'où la difficulté de maitrise du phosphore, en particulier dans les lieux touristiques, qui voient la population décupler facilement en été. Pas facile de gérer une station de traitement quand la population passe de 30 000 à 300 000 habitants sur une courte période. C'est le cas par exemple sur les bordures maritimes. D'ici que les pouvoirs publics limitent leur accès pour limiter la pollution...il n'y a qu'un pas que certains franchiraient allègrement.