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Pesticides

Dans les zones céréalières, les femmes enceintes plus souvent sujettes à des modifications de leur métabolisme (Inserm)

Publié le mardi 28 mai 2013 - 17h46

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L'exposition à des mélanges complexes de pesticides induit des modifications physiologiques chez les femmes enceintes, selon une étude « exploratoire » menée à partir de données de 2004, coordonnée par une équipe de l'Inserm (1) et publiée le 23 mai 2013 dans la revue Plus One. Ces modifications semblent plus marquées chez les femmes vivant à proximité des zones de culture de céréales.

 

L'étude « suggère qu'une exposition environnementale à des mélanges complexes de pesticides pourrait conduire à des perturbations métaboliques chez les femmes enceintes, indique l'Inserm dans un communiqué. Des modifications des concentrations urinaires de composés tels que des acides aminés ou d'autres acides organiques ont en effet été observées, suggérant un stress oxydant et une modification du métabolisme énergétique », selon les chercheurs.

 

Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 83 femmes enceintes en 2004, issu de la cohorte mères-enfants PELAGIE (perturbateurs endocriniens étude longitudinale sur les anomalies de la grossesse, l'infertilité et l'enfance) conduite depuis 2002 en Bretagne par l'Inserm, et concernant près de 3.400 femmes.

 

L'étude exploratoire a concerné la « caractérisation des métabolites dans les urines de ces femmes, recueillies au cours du premier trimestre de la grossesse ».

 

Elles ont été réparties en trois groupes, en fonction du lieu de leur résidence dans des communes où les cultures de céréales sont plus ou moins présentes.

 

« Les premiers résultats de cette étude suggèrent des modifications des concentrations urinaires de certains métabolites chez les femmes enceintes résidant dans des communes où les cultures de céréales sont fortement présentes, en particulier certains métabolites pouvant être impliqués dans les mécanismes de stress oxydant et dans la modification du métabolisme énergétique », rapporte l'Inserm.

 

« Ces éléments conduisent les chercheurs à suggérer qu'une exposition environnementale à des mélanges complexes de pesticides, tels que ceux utilisés en 2004 sur les cultures de céréales, pourrait conduire à des perturbations métaboliques chez les femmes enceintes dont la signification clinique, pour la femme ou pour son enfant, reste à évaluer. »

 

L'Inserm indique que, « pendant la grossesse, le fœtus est particulièrement vulnérable aux facteurs environnementaux et de faibles doses de substances toxiques pourraient être responsables d'atteintes du développement et d'effets sanitaires transgénérationnels ».

 

La toxicité de nombreux pesticides est déjà documentée dans des conditions d'expositions élevées, rappelle l'Inserm. En revanche, les effets des molécules qu'ils contiennent « à de faibles doses (environnementales) sont encore débattus », souligne l'institut. « Par ailleurs, l'impact d'un cumul de ces expositions est actuellement mal connu. Outre l'étude de la présence de résidus de pesticides dans les fluides biologiques humains, une des approches possibles pour prendre en compte ces expositions multiples est d'étudier les modifications biologiques dans l'organisme exposé, afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans l'exposition à des polluants. Ces modifications peuvent être identifiées grâce à une analyse globale des métabolites dans des fluides biologiques ». C'est ce que les chercheurs nomment « l'empreinte métabolique » dans leur étude publiée dans PLOS ONE.

 

De prochaines études doivent permettre d'évaluer les effets d'éventuelles conséquences cliniques pour les femmes et leurs enfants, ainsi que d'identifier les pesticides impliqués dans ces modifications.

 

_____ 

(1) Etude dirigée par l'équipe de Sylvaine Cordier (Unité mixte Inserm, Université de Rennes 1, et Ecole des hautes études en santé publique « Institut de recherche, santé, environnement et travail ») avec des chercheurs de l'Inra de Toulouse.

 

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