« Des objectifs ambitieux ont été fixés en matière de climat et d'énergie au niveau européen : -20 % d'émissions de gaz à effet de serre, +20 % d'énergies renouvelables et -20 % de consommation d'énergie à l'horizon de 2020. Ces objectifs, la France les a repris à son compte dans le cadre du Grenelle », a rappelé Rémi Chabrillat, de l'Ademe, lors de la journée consacrée à la performance énergétique des exploitations agricoles le 23 novembre à Paris.
Le Grenelle n'a pas oublié le secteur agricole, en inscrivant dans ses axes de travail la volonté d'« accroître la maîtrise énergétique des exploitations agricoles », avec un objectif de 30 % d'exploitations à faible dépendance énergétique en 2013, a rappelé Karine Brulé, chef du service de la biomasse et de l'énergie au ministère de l'Agriculture.
Si « la faible dépendance énergétique » peine à être définie, un autre objectif, bien concret, consiste en 100.000 diagnostics énergétiques à l'horizon de 2013. Or en 2011, seuls 9.000 diagnostics ont été réalisés depuis le lancement du plan de performance énergétique (PPE) en 2009, a révélé Karine Brulé.
Le frein est soit le temps nécessaire, soit le coût du diagnostic, bien qu'il soit subventionné et soit un préalable nécessaire pour bénéficier d'aides à l'investissement dans le cadre du PPE.
La performance énergétique des exploitations est encouragée par d'autres programmes : les MAE (système économe en intrants), mais qui ne sont pas déployées sur tout le territoire ; les certfiicats d'économie d'énergie, mais dont le dispositf est méconnu et compliqué à appréhender pour un agriculteur, ou encore la production d'énergie renouvelable, mais qui souffre d'une politique de stop and go.
Il reste donc du travail à accomplir pour actionner les bons leviers qui permettront à l'agriculture française d'être plus performante sur le plan énergétique demain. Et si des incertitudes peuvent peser sur la pérennité des subventions et incitations financières, une chose est sûre : la maîtrise des consommations est un enjeu non seulement écologique, mais économique pour les exploitations, puisque l'énergie pèse 10 à 12 % des charges totales de l'exploitation, d'après le ministère de l'Agriculture.