« Notre pays doit reconquérir la maîtrise de sa politique agricole et alimentaire pour répondre aux besoins alimentaires en quantité et en qualité et construire de nouvelles relations internationales », estime la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf-CGT) dans un communiqué du 20 mars 2014.
« L'idée d'une réelle renationalisation n'est pas utopique. L'un des scénarios avancés dans une étude prospective intitulée “Pac 2020”, réalisée par le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), formalise l'option d'une “régionalisation de la Pac”. [...] Ce scénario est construit essentiellement sur la notion de “renationalisation” de la Pac et confirme la viabilité d'une telle option. Il est même constaté que ce scénario permettrait un fort engagement des collectivités territoriales en France, dans la défense de nos atouts agricoles et alimentaires nationaux “notamment au nom de l'emploi”. »
« Ce n'est pas être réactionnaire et nationaliste que de défendre nos atouts nationaux pour servir le progrès économique et social en France et des coopérations mutuellement avantageuses avec les peuples des pays du monde. Bien au contraire, il s'agit là de construction d'alternatives sociales, progressistes et pacifistes. »
La Fnaf-CGT estime que « le cadre ultralibéral imposé par la Pac intègre dans un corset rigide les marges de manœuvre nationales. Pire, la recherche de “compétitivité”, réaffirmée comme le fil rouge de la réforme de la Pac, met en concurrence les agricultures des pays de l'Union européenne (UE) entre elles et avec les agricultures du monde. La solidarité européenne est jetée à la poubelle. Tous les outils de régulation des marchés sont supprimés. La soumission des agricultures aux lois du marché capitaliste, à la spéculation sur les denrées agricoles, aux stratégies des transnationales de l'agroalimentaire, de la chimie, et de la grande distribution est totale. »
« Couplée à la mise en place du traité transatlantique de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis en cours de négociation, cette logique ultralibérale va conduire à l'affaiblissement ou l'abandon de filières entières et à la destruction d'emplois. Ces orientations passent la sauvegarde et la reconquête de notre souveraineté alimentaire nationale en pertes et profits », estime encore le syndicat.