A quelques jours de la présentation officielle par la Commission européenne de ses propositions législatives concernant la réforme de la Pac post-2013, le syndicat agricole européen Copa-Cogeca a organisé un séminaire les 6 et 7 octobre 2011 à Bruxelles pour rappeler son attachement à la seule « véritable » politique commune aux 27 pays européens.
Dans un contexte de demande alimentaire croissante, de volatilité des prix et d'inquiétude quant à la sécurité des prix, les présidents du Copa (syndicats agricoles) et de la Cogeca (coopératives) ont souligné que le rôle des agriculteurs européens dans la production de denrées alimentaires devait être renforcé et qu'il convenait de faire de l'agriculture de l'UE un secteur plus dynamique, innovant et rentable.
« Par le passé, l'accent principal des réformes de la Pac a été mis sur la manière dont les denrées alimentaires sont produites, a déclaré Gerd Sonnleitner, président du Copa. Cette nouvelle réforme doit désormais être mise à profit pour se concentrer sur le renforcement du rôle de production des agriculteurs. Dans le contexte des défis grandissants, il sera indispensable de maintenir les paiements directs aux agriculteurs. » Des aides, qu'il veut voir réservée aux agriculteurs « actifs » et qui ne seraient plus basée sur des références historiques, comme le propose la Commission européenne.
En revanche, le syndicaliste s'est dit préoccupé par la proposition de Bruxelles de « verdir » jusqu'à 30 % des aides, qui « ne ferait qu'ajouter des charges coûteuses supplémentaires à celles que supportent déjà les agriculteurs de l'UE, menaçant ainsi leur compétitivité et leur viabilité économique ».
Selon lui, les propres simulations de la Commission européenne font état de ce coût supplémentaire engendré par le verdissement. Gerd Sonnleitner prône plutôt pour des mesures qui promeuvent une croissance verte : « Elles doivent être économiquement viables et leur application par les agriculteurs doit être volontaire. »
Paolo Bruni, président de la Cogeca, a quant à lui mis en avant la nécessité de « mesures efficaces et flexibles » de gestion du marché. A ce stade, il ne s'est pas avancé sur l'efficacité des mesures proposées par Dacian Ciolos pour stabiliser les marchés. En parallèle, il estime essentiel de consolider la position des organisations de producteurs au sein de la chaîne alimentaire.
« Actuellement, les agriculteurs ne perçoivent qu'une fraction du prix à la distribution. Il est indispensable de remédier à ce problème dans le cadre de la réforme, a-t-il souligné. Les propositions à venir de la Commission devront intégrer des mesures destinées à renforcer les organisations de producteurs. »
Il propose d'étendre à tous les secteurs le travail effectué dans la filière du lait et celle des fruits et légumes, autrement dit, de développer la contractualisation. Toutefois, le Copa-Cogeca reste « extrêmement préoccupé » par l'absence dans les projets de la Commission de définition claire d'une organisation de producteurs. Le syndicat a également rappelé que les règles communautaires en matière de concurrence doivent être adaptées « pour permettre aux organisations de producteurs telles que les coopératives de croître en termes de taille et d'échelle ».