La réforme de la Pac et la mise en place d'une législation sur la qualité et l'origine des produits en Europe sont les deux priorités de la Hongrie, qui prend la présidence de l'UE à partir du 1er janvier 2011.
C'est ce qu'a annoncé, son ministre de l'Agriculture, Sandor Fazekas, à l'occasion d'une conférence de presse organisée avec l'Afja (l'Association française des journalistes agricoles), le 25 novembre 2010 à l'ambassade de Hongrie à Paris.
A un mois de prendre la présidence de l'UE, le ministre n'a pas voulu en dire trop sur sa vision de la Pac après 2013 et, en particulier, sur la répartition des aides entre Etats membres.
« Nous ne devons pas compromettre notre mission, qui est de trouver un compromis entre les 27 Etats membres », souligne-t-on dans son entourage.
« La tâche sera difficile », a avoué Sandor Fazekas, qui n'a pas souhaité se prononcer sur la volonté polonaise de voir instaurer une aide unique à l'hectare la même dans toute l'UE. « Nous devons trouver un système équitable qui prenne en compte les spécificités de chaque Etat membre », a-t-il précisé.
Les affinités avec la France semblent évidentes. « Avec Bruno Le Maire, nous réaffirmons le caractère stratégique de l'agriculture, a-t-il précisé. Nous souhaitons une Pac forte fondée sur deux piliers complémentaires. »
Dans un communiqué commun, qui fait suite à leur entrevue de la veille, les deux ministres ajoutent que « la Pac doit disposer d'un budget à la hauteur de ses ambitions et ne peut être une variable d'ajustement budgétaire ».
Le ministre hongrois a également précisé l'importance pour la Pac de garder une composante verte, « pour préserver les ressources naturelles pour les générations futures ». Tout en indiquant que cela devait rester la mission du second pilier uniquement. « Les aides doivent plutôt faciliter la production agricole, dans un premier pilier fort », croit-il.
Sur la régulation, le Hongrois a indiqué vouloir « trouver un compromis qui laisse fonctionner le marché tout en préservant les agriculteurs de la volatilité des prix ». Pour lui, l'intervention et le stockage sont des outils à utiliser avec prudence. Il a aussi évoqué un autre outil, cher à la France : la contractualisation « entre producteurs et transformateurs ». Le communiqué commun franco-hongrois précise que « cela passe par des instruments de marchés efficaces et plus réactifs, des outils renforcés de couverture des risques et une meilleure structuration des filières ».
C'est sous la présidence hongroise, en mars ou avril, que le Conseil européen des ministres de l'Agriculture doit rendre ses conclusions sur la réforme de la Pac. Avant les propositions législatives de la Commission européenne prévue en juin 2011.