Le directeur de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a estimé le 25 mai 2011 mercredi que la coïncidence de signes de faiblesse face aux pressions protectionnistes et du blocage du cycle de Doha devraient un peu plus « préoccuper les dirigeants de cette planète ».
Participant à Paris au forum de l'Organisation de coopération et de développement économiques, M. Lamy a rappelé que les négociations de Doha sur la libéralisation des échanges étaient actuellement bloquées.
« Sur les vingt sujets mis en négociation, 19 sont mûrs », a indiqué le directeur de l'OMC. Mais le vingtième, sur la réduction des tarifs industriels, « est bloqué ».
« Il suffit qu'il y ait un sujet bloqué, pour que ça bloque tout. Donc, pour l'instant, on est coincé à un mauvais moment », a dit Pascal Lamy.
Washington, considérant avoir déjà fait de larges concessions en matière agricole, souhaite que les pays émergents tels la Chine, l'Inde et le Brésil fassent plus d'efforts pour ouvrir leurs marchés à certains secteurs industriels, comme la chimie, l'électronique ou les machines-outils. Ce que les pays émergents refusent, défendant leur position de pays non encore développés.
Par ailleurs, les grands pays développés et émergents du G20 ont montré des signes de faiblesse face aux pressions protectionnistes ces six derniers mois, a prévenu mardi un rapport commun de l'OCDE, l'OMC et des Nations unies.
Pour la première fois depuis 2008, « un certains nombre de développements vont vraiment dans la mauvaise direction », a estimé Pascal Lamy. « Pendant la crise, les gouvernements ont à peu près bien résisté aux tensions protectionnistes ; en fin de crise ça se détériore», a-t-il affirmé.
« La coïncidence de ce mouvement inquiétant et du blocage de Doha est quelque chose qui devrait préoccuper les dirigeants de cette planète un peu plus que ça ne semble être le cas aujourd'hui », a jugé le directeur de l'OMC.