Sécheresse en Europe du Nord et en Chine, pluies excessives en Amérique du Nord font craindre une nouvelle année difficile, même si le département américain de l'Agriculture tablait encore, mercredi, dans ses premières estimations sur une hausse de la production mondiale de céréales cette année.
Mais ces prévisions n'auraient pas encore pris en compte les conditions climatiques défavorables de plusieurs grands bassins de production.
Cette situation pourrait durer encore « quelques semaines, ou même quelques mois », a prévenu l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
En France, premier producteur de l'Union européenne, le mois d'avril a été exceptionnellement chaud et sec, proche du record d'avril 2007.
L'Allemagne, la Pologne et la Grande-Bretagne, les trois autres grands producteurs européens, sont également affectées à des degrés divers par le manque d'eau.
Les agriculteurs allemands s'attendent à une récolte « seulement moyenne », selon la fédération des agriculteurs allemands DBV, après celle de 2010 déjà réduite et dégradée par les pluies au moment des moissons.
Aux Etats-Unis, la sécheresse installée durablement dans le sud du pays provoque des dégâts importants dans les blés d'hiver. Au 8 mai, 42 % étaient de qualité qualifiée de « pauvre » à « très pauvre » contre 8 % l'an dernier à la même date.
Plus au nord, ce sont les pluies incessantes qui retardent les semis de blés de printemps et ceux de maïs. Au début de mai, 22 % des blés de printemps et 40 % des maïs avaient été semés contre respectivement 65 % et 80 % l'an dernier.
Les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de maïs et les premiers exportateurs de blé.
Au Canada, des inondations perturbent les travaux et 3 % seulement des semis de blé ont pu être effectués, contre 38 % en moyenne a la même époque.
D'autres grands bassins de production sont également touchés par la sécheresse. En Chine, le déficit pluviométrique affecte le pays depuis octobre, particulièrement les grands provinces du Nord, ce qui pousse certains analystes à afficher des estimations de production pessimistes au-dessous de 100 millions de tonnes de blé contre 115,5 Mt prévu par l'USDA.
Cette situation climatique préoccupante sous toutes les latitudes intervient alors que les stocks mondiaux ont reculé en 2010-2011, les Etats-Unis et la France ayant dû pallier l'absence de la Russie à l'exportation.
La Russie, troisième exportateur mondial avait dû décider un embargo sur ses exportations de céréales en août à la suite de la canicule qui avait dévasté sa récolte.
Au cours de cette campagne commerciale, les Etats-Unis auront vendu 34 millions de tonnes de blé et la France 12,8 Mt (un record) contre respectivement 24 Mt et 9,8 Mt l'année précédente.
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