La Malaisie s'inquiète d'une « agression sans fondement », « irresponsable » et « mal informée » de la France contre l'huile de palme, son produit phare. La Côte d'Ivoire parle, elle, de « désinformation ».
Dans un communiqué publié lundi, le Conseil malaisien de l'huile de palme, organisme officiel chargé de sa promotion, appelle « le gouvernement français à rejeter » la proposition d'une taxe de 300 % déposée par le sénateur Yves Daudigny.
« La Malaisie est très préoccupée par la mesure du sénateur français Daudigny », écrit le Conseil en indiquant que « 240.000 petits paysans dépendent de [cette activité] pour leur survie » ainsi que des « milliers d'emplois liés à cette industrie ».
Le Conseil conteste les arguments diététiques et environnementaux avancés par le rédacteur du projet de taxe. « La majorité des graisses saturées consommées en France sont issues des aliments d'origine animale », insiste-t-il, citant les « 101 kilos de viande consommés par personne et par an, qui contiennent 15 kilos de graisses saturées », ou les « 30 % de matières grasses contenues dans les 24 kilos de fromage » par an et par tête.
Quant à la protection de l'environnement, les promoteurs de l'huile de palme font valoir que la Malaisie « s'est engagée à conserver une couverture forestière sur 50 % de son territoire, en affectant 24 % à l'agriculture. Par contraste, la forêt ne couvre que 24 % du territoire en France mais les terres agricoles en occupent plus de 50 % ».
La Malaisie relève que l'idée de cette taxe surgit « après le début de pourparlers entre les représentants des producteurs d'huile de palme malaisiens et des représentants français des autorités, de l'industrie et de la société civile pour corriger certains préjugés contre l'huile de palme ».
« La Malaisie appelle le gouvernement français à rejeter la proposition du sénateur Daudigny. La taxe qu'il suggère constitue une attaque agressive et gratuite contre l'huile de palme », conclut le texte.
De la même manière, l'Association interprofessionnelle de la filière du palmier à huile de la Côte d'Ivoire (AIPH) « fait le constat que l'huile de palme est, encore une fois, la victime d'une puissante campagne de désinformation ».
Dans un communiqué du 12 novembre 2012, l'AIPH fait ainsi valoir qu'« aucune étude scientifique n'a jamais démontré que l'huile de palme soit nuisible pour la santé », qu'il « faut 10 fois moins de terres cultivées pour produire de l'huile de palme que pour produire de l'huile de soja et 7 à 8 fois moins que pour produire de l'huile de tournesol ou de colza », qu'« en Côte d'Ivoire, on ne déforeste pas » et qu'enfin « la production d'huile de palme fait vivre 2 millions de personnes, soit 10 % de la population ».
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