José Bové, jugé avec 85 faucheurs pour la destruction de maïs OGM en 2006, a fustigé, lundi, devant le tribunal correctionnel de Marmande, le « système totalitaire des OGM », affirmant que les fauchages avaient débouché sur l'interdiction des OGM en France.
Depuis janvier 2008, la France a activé la clause de sauvegarde et imposé un moratoire sur la culture de maïs OGM en plein champ. « Mais c'est grâce à notre combat », a fait valoir à la barre l'ex-porte-parole de la Confédération paysanne, aujourd'hui député européen.
Si les faucheurs n'avaient pas transgressé la loi « à visages découverts, sans attaquer les personnes et en assumant leurs responsabilités », « la France serait recouverte d'OGM », a affirmé José Bové.
Depuis 1998, « nous avons mis sur la table de nombreux dossiers scientifiques » qui ont notamment « prouvé » que la dissémination des OGM pouvait se faire sur de longues distances, a-t-il déclaré.
Ce dernier comparaît lundi et mardi avec 85 faucheurs volontaires (5 sont absents pour raisons médicales) pour la destruction, le 2 septembre 2006 à Grézet-Cavagnant, de 9 hectares de maïs, dont les trois quarts étaient OGM.
En termes de prévenus, c'est le plus important procès de faucheurs anti-OGM jamais tenu en France.
Déployant sa faconde habituelle, l'élu européen des Verts a brocardé le « système totalitaire des OGM » qui « s'impose à l'ensemble de l'agriculture ».
« Les OGM se disséminent » : lorsqu'un champ conventionnel est « contaminé, c'est irréversible », a encore martelé l'ancien syndicaliste agricole, déjà condamné pour des fauchages et qui encourt dix ans de prison.
Dans la petite salle du TGI de Marmande, où les prévenus occupent la plupart des sièges destinés au public, l'eurodéputé a aussi livré un vrai réquisitoire sur les rouages qui conduisent l'UE à mettre des OGM sur le marché sur la base de rapports scientifiques émis par les multinationales, tel le semencier Monsanto, qui commercialise le maïs OGM Mon 810 saccagé en 2006.
Au moment de l'action en 2006, « le débat était bloqué » et les OGM ont été imposés « sans concertation », a expliqué Dominique Plancke, élu des Verts du Nord-Pas-de-Calais. Déjà condamné pour des faits de fauchage, il encourt lui aussi dix ans de prison.
« L'évaluation sanitaire » des OGM « n'a jamais été faite », a renchéri Guy Kastler, délégué général de Semences paysannes. « Aucune preuve n'a été amenée qu'ils n'aient aucun risque sur la santé », a-t-il encore dit.
Interrogés tout l'après-midi par la présidente Aurore Blum, les autres prévenus ont justifié leur action par leur crainte face à une « pollution génétique » et un « hold-up planétaire sur l'alimentation ».
Certains ont aussi mis en avant leur désir « d'alerter l'opinion » par une action de « résistance » et de « désobéissance civile », d'autres reconnaissant que ce type de procès pouvait servir de « tribune » à leur cause et « permettre de faire évoluer la loi ».
Les OGM permettent de « produire mieux » et « plus propre ».
« C'est le procès de 86 faucheurs délinquants. Aujourd'hui, je viens réclamer mon dû. On me doit 25.000 euros », a dit à la presse Claude Ménara, le propriétaire de la parcelle détruite.
Ce pionnier du maïs transgénique en Aquitaine, soutenu à Marmande par quelques militants de la FDSEA, s'est dit convaincu que les OGM ne sont pas nocifs et permettent de « produire mieux » et « plus propre ».
Dans la matinée, les prévenus et leurs soutiens sont arrivés au tribunal en cortège. Des stands ont été installés près de la juridiction et une banderole proclamant « Agriculture otage OGM : non » apposée contre le TGI.
Le jugement devrait être mis en délibéré.
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mardi 12 octobre 2010 - 08h46
Monsieur Bové et sa clique sont eux mêmes totalitaires quant ils détruisent le aux biens des autres, à savoir une culture qui au moment des faits était autorisée.De plus il est scandaleux que ce "monsieur", maintenant eurodéputé et participant à l'élaboration des lois européennes ait été élu sur sa notoriété obtenues grâce à son attitude de hors la loi et se permette encore aujourd'hui de soutenir de telles methodes. J'espère que la justice va enfin avoir le courage de faire comprendre à ces hooligans , par une sanction exemplaire, que le temps de la terreur écologiste est terminé.