Les réactions des eurodéputés ont été mitigées face aux propositions d'objectifs à long terme de lutte contre le changement climatique, présentées le 22 janvier 2014 par la Commission européenne. Pour certains, elle est allée trop loin, pour d'autres pas assez.
Matthias Groote (S&D, DE), président de la commission de l'environnement du Parlement européen, déclare, dans un communiqué : « Mis à part l'objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, ces objectifs ne répondent pas aux mesures nécessaires et ne sont pas crédibles auprès de nos partenaires internationaux. Je regrette que la Commission se soit laissée hypnotiser par ceux qui prétendent que des objectifs climatiques et énergétiques ambitieux représentent un coût, et qu'elle n'ait pas proposé d'objectifs contraignants en termes d'efficacité énergétique. »
Anne Delvaux (PPE, BE), corapporteur de la commission de l'environnement, a commenté : « La proposition de la Commission européenne est une base de travail acceptable mais doit être renforcée. Il est décevant que nous ne puissions pas encore confirmer les nombreux bénéfices de l'efficacité énergétique. L'efficacité énergétique à elle seule pourrait nous permettre de réduire nos factures d'énergie, notre dépendance envers les pays producteurs de pétrole et de gaz, et notre balance commerciale énergétique. Elle nous permettrait de créer des milliers d'emplois en Europe, sans parler de la protection de notre environnement et de notre climat. »
Konrad Szymanski (ECR, PL), corapporteur de la commission de l'industrie et de l'énergie, a expliqué : « La Commission européenne n'a rien compris à l'impact et l'influence actuels de la politique climatique sur l'économie de l'UE. Accroître l'objectif contraignant pour les énergies renouvelables à 27 % ne prend pas en compte l'impact du prix de l'électricité de cette politique. Augmenter l'objectif de réduction de CO2 à 40 % est à tout le moins prématuré. »
Une résolution non législative sera mise aux voix lors de la session plénière du Parlement européen des 3-6 février à Strasbourg.
Lors d'un vote conjoint, le 9 janvier dernier, les eurodéputés des commissions de l'environnement et de l'industrie ont soutenu une réduction de 40 % des émissions de CO2, un objectif de 30 % pour les énergies renouvelables et de 40 % pour l'efficacité énergétique pour la période allant jusque 2030. Ces objectifs devraient être obligatoires.