Plusieurs centaines d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont mobilisés mardi matin pour empêcher la venue des forces de l'ordre et d'un juge des expropriations sur le site du projet contesté, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dès 07h00, les accès à deux routes départementales, portes d'entrée de la « Zad » – la « zone d'aménagement différé » que les opposants ont rebaptisé « zone à défendre » – et menant aux maisons de trois familles menacées d'expulsion, étaient bloqués par des barrages routiers, à l'aide de tracteurs, chicanes ou encore de pneus. Six barricades ont été dressées dans la nuit, tenues, sous une pluie soutenue, par plusieurs dizaines d'occupants de la « Zad », des paysans et membres d'associations opposées de longue date au projet, a expliqué un « Camille »(surnom générique que se donnent les opposants) sur l'un des barrages, près de Notre-Dame-des-Landes.
« On ne laissera pas passer la police, on ne laissera pas passer le juge qui devait se rendre sur la zone ce matin », a-t-il poursuivi. Le magistrat devait, selon cet occupant, « faire des propositions en termes de relogement et d'indemnisations » aux locataires, « qui ont toujours refusé toutes les offres pour partir et qui resteront là jusqu'au bout ». « Le juge des expropriations avait notifié sa venue, mais on s'attend plutôt à ce qu'il renonce, sinon ce serait de la provocation », a lancé ce « Camille », qui s'exprimait devant la presse au nom des autres manifestants.
Un autre rassemblement devant le palais de justice de Nantes
Au final, le juge n'a pas pu se rendre sur place : « On est allé en transport sur les lieux ce matin. Le convoi a été bloqué par des manifestants et nous avons fait demi-tour », peu avant 09h00, a expliqué à l'AFP Rémi Bascoulergue, avocat des locataires, qui était dans le convoi avec le juge. « Il avait décidé de faire un transport sur les lieux. Il a constaté qu'il ne pouvait accéder aux biens et a confirmé que l'audience se tiendrait à 14h00 », a ajouté Me Bascoulergue.
La mobilisation a donné lieu à un face-à-face tendu vers 09h00, au carrefour de la Saulce à Vigneux-de-Bretagne, entre plusieurs dizaines d'opposants, la plupart le visage dissimulé, et quelques dizaines de gendarmes, répondant par des grenades lacrymogènes aux projectiles (feux d'artifice, fumigènes) lancés par les manifestants. Les forces de l'ordre ont quitté le carrefour quelques minutes plus tard.
Deux véhicules de journalistes garés à proximité du carrefour ont eu leurs pneus crevés.
En fin de matinée, après le demi-tour du juge, les manifestants étaient en train de lever les barrages, ordonnant aussi aux journalistes de quitter les lieux, a constaté une journaliste de l'AFP. Un autre rassemblement est prévu à 14h00 devant le palais de justice de Nantes, où une audience doit se tenir.
La construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, initialement prévue en 2017 pour remplacer celui de Nantes, est suspendue depuis 2012.
place a la justice
mercredi 23 septembre 2015 - 08h56
mais à la justice des "terroristes" qui sont prets à tout, y compris aux degradations decidement en France, seuls les hors la loi ont la parole.