Les autorités indonésiennes ont indiqué mardi avoir révoqué ou suspendu les licences de quatre sociétés soupçonnées d'avoir provoqué des incendies pour étendre la culture d'huile de palme, la plus consommée au monde.
L'Indonésie est ravagée depuis plusieurs semaines par des incendies de forêts et de terres agricoles provoqués par la culture sur brûlis, une technique primitive illégale utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation pour laisser place à diverses cultures, principalement des palmiers à huile et plantations destinées à produire de la pâte à papier. Les feux, qui se concentrent sur les îles de Sumatra et Kalimantan, provoquent d'importants dégagements de fumée jusqu'en Malaisie et à Singapour – deux pays situés en face de Sumatra de l'autre côté du détroit de Malacca – et sont à l'origine d'infections respiratoires pour des dizaines de milliers d'habitants.
Le ministère indonésien de l'Environnement a décidé lundi de révoquer la licence du fournisseur de bois indonésien Hutani Sola Lestari, basé à Sumatra (ouest), qui est au centre du déclenchement de la fumée d'incendies, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère, Eka W. Sugiri. Les licences de trois petites sociétés indonésiennes opérant dans des plantations d'huile de palme à Sumatra ont également été suspendues jusqu'à la fin des enquêtes ouvertes contre elles, a ajouté la porte-parole. « Nos équipes ont rapporté que des incendies ont été repérés dans les concessions de ces sociétés et que celles-ci avaient contribué à la catastrophe de la fumée », selon la même source. Des enquêtes ont été ouvertes contre d'autres sociétés, et des cadres ont été interpelés, tandis que plus de 170 particuliers soupçonnés, eux aussi d'être à l'origine d'incendies, font l'objet d'investigations.
L'huile de palme, dont l'Indonésie est le premier producteur mondial, est un produit aux multiples usages (cosmétiques, alimentaires, biocarburants), dont l'exploitation est controversée. L'extension de palmeraies se fait souvent aux dépens de forêts tropicales qui abritent une faune et une flore riches mais menacées.