La province canadienne d'Ontario a annoncé, le mardi 25 novembre 2014, son intention d'interdire l'usage de pesticides controversés pour leur responsabilité supposée dans la mort anormale de milliers d'abeilles observée en Amérique du Nord depuis 2006.
Les restrictions envisagées par la province canadienne la plus riche sont combattues par l'industrie phytosanitaire, selon qui les néonicotinoïdes visées sont nécessaires à la protection des récoltes de maïs et de soja des attaques d'insectes parasites.
Une première en Amérique du Nord
Si l'Ontario adopte bel et bien ce projet de loi, elle deviendra la première juridiction nord-américaine à bannir ces pesticides. L'Europe est de son côté sur le point d'imposer un moratoire de deux ans sur ces produits chimiques.
Le gouvernement d'Ontario estime que ces pesticides sont au moins en partie responsables de la mort de 58 % des abeilles de la province l'hiver dernier, un taux record.
Le miel, une source de revenu
Les autorités s'inquiètent des conséquences de leur disparition sur la production de miel qui représente un chiffre d'affaires annuel de 923 millions de dollars canadiens.
« Améliorer la santé des pollinisateurs n'est pas un luxe, mais une nécessité », a observé le ministre ontarien de l'Environnement, Glen Murray.
Réduire les surfaces traitées de 80 %
En conséquence, le gouvernement souhaite réduire de 80 % la surface des cultures de maïs et de soja utilisant des graines traitées aux néonicotinoïdes d'ici à 2017, est-il indiqué dans un communiqué. Des consultations publiques sur cette proposition de loi devraient débuter bientôt. Si le règlement est accepté, il entrera en vigueur dès le 1er juillet 2015.
Le ministère canadien de la Santé avait récemment établi un lien causal entre la mortalité anormale des abeilles et l'usage de graines de soja et de maïs traitées aux néonicotinoïdes.
Selon les scientifiques fédéraux, ces pesticides perturbent l'alimentation des abeilles, leur capacité à se diriger et se reproduire, et les rendent plus vulnérables aux bactéries, virus et autres microorganismes pouvant leurs transmettre des maladies.