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Négociations commerciales

Casino et Intermarché vont s'allier pour acheter en commun

Publié le jeudi 09 octobre 2014 - 10h34

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Moins d'un mois après l'alliance Auchan/Système U, les distributeurs français Casino et Intermarché ont annoncé à leur tour mercredi un accord d'achat en commun pour les produits de grandes marques, afin de peser davantage dans les négociations commerciales et dans la guerre des prix.

 

Cette coopération, entre un groupe coté en bourse (Casino) et un groupement d'indépendants (Intermarché) se fera « d'égal à égal » et « concerne exclusivement la France », ont indiqué les deux enseignes.

 

L'accord ne portera pas sur les produits frais traditionnels (fruits et légumes, poisson, viandes...)

 

Il entrera en vigueur « dès les négociations 2015 », pour lesquelles les discussions entre distributeurs et fournisseurs, souvent acharnées et tendues, en vue de fixer les tarifs des produits de grande consommation pour l'année à venir, viennent de s'ouvrir pour une période de cinq mois.

 

« Son objectif est de permettre aux deux partenaires d'optimiser les achats et, au niveau national, d'améliorer l'offre de services aux fournisseurs, sur des produits de grandes marques auprès de groupes multinationaux, dans l'alimentaire et le non alimentaire », est-il indiqué.

 

Les deux groupes pourront ainsi peser d'un poids plus important face aux géants de l'agroalimentaire (Coca Cola, L'Oréal, Nestlé, Unilever, etc...), pour inciter ces derniers à leur accorder des tarifs plus avantageux en faisant valoir les débouchés et les volumes importants que cela pourrait leur permettre d'obtenir.

 

Les produits négociés dans le cadre de ces achats communs seront en effet diffusés dans l'ensemble des formats des deux enseignes, allant des grands hypers et supermarchés, aux magasins de proximité (Casino regroupe notamment les enseignes Franprix, Leaderprice et Monoprix) en passant par le « drive ».

 

En revanche, cet accord d'achats en commun ne portera pas sur les produits à marques propres (MDD) des deux enseignes, ni sur les produits frais traditionnels (fruits et légumes, poisson, viandes...).

 

Il exclut également « les produits de marques nationales élaborés par des PME ou des entreprises de taille intermédiaire », afin de ne pas fragiliser ces dernières dans les négociations, est-il précisé.

 

Casino et Intermarché représenteront le poids le plus important en part de marché

 

Les deux groupes soulignent qu'ils continueront par ailleurs « à gérer et développer séparément leurs approches commerciales et leurs points de vente, maintenant ainsi une différenciation totale de leurs enseignes respectives ». Un accord assez similaire avait déjà été conclu début septembre entre les numéros cinq et six de la distribution française, Auchan et Système U.

 

Ensemble, Casino et Intermarché représenteront désormais le poids le plus important en terme de part de marché (PDM) dans les négociations commerciales. Intermarché pèse en effet pour 14,3 % de PDM, tandis que Casino en représente 11,5 %. En s'alliant, ils passent ainsi devant les deux leaders de la distribution française, Carrefour et Leclerc (tous deux à un peu plus de 20 % de PDM) et devant la nouvelle alliance Auchan/Système U (un peu moins de 22 % de PDM).

 

Depuis deux ans, les distributeurs français, notamment Leclerc, Carrefour et Casino, ont entamé une guerre des prix féroce pour tenter de s'attirer les faveurs des consommateurs au pouvoir d'achat contraint, et ainsi conserver voire améliorer leurs chiffres d'affaires malgré une consommation morose. Cela les oblige chaque année à batailler de plus en plus férocement avec leurs fournisseurs pour tenter d'obtenir les prix les plus bas possibles et distancer ainsi leurs concurrents.

 

Les modalités pratiques de mise en oeuvre des achats en commun non précisées

 

Mardi, lors d'une journée de débats organisée par le magazine LSA, tous les distributeurs présents (dont ne faisait pas partie Casino) avaient réaffirmé la nécessité dans ce contexte tendu, de massifier leurs achats, et d'atteindre une « taille critique minimum » en termes de parts de marché, fixée selon eux autour des 20 %, pour peser dans les négociations commerciales.

 

Thierry Cotillard, adhérent en charge de l'offre alimentaire du groupement Intermarché, avait commenté l'alliance Système U/ Auchan, en disant: « ce serait mentir de dire que cela ne nous fait rien. Mais la négociation ne porte pas uniquement sur la taille mais aussi sur la dynamique commerciale ».

 

Il avait ensuite ajouté: « L'heure est à être malins en terme de commerce. On ne fait pas la guerre avec des pistolets à eau. Chez Intermarché, c'est inenvisageable de mandater un concurrent pour nos achats ».

 

Système U a en effet fait le choix de confier un mandat de négociation à la centrale d'achat d'Auchan (Eurauchan).

 

Le communiqué Casino/Intermarché ne précise pas les modalités pratiques de mise en oeuvre de leurs achats en commun.

 


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