« Un feuilleton, un marronnier pour la presse, un prétexte hypocrite pour les industriels, une pression inefficace sur les distributeurs »... Le refrain des ministres sur le patriotisme alimentaire et les « petites phrases autoritaires » à l'égard de la grande distribution semblent agacer Michel-Edouard Leclerc au plus haut point.
Dans un billet publié sur son blog le 21 octobre, ce dernier met en cause l'intérêt de la table ronde devant réunir à Bercy les acteurs de la filière, jeudi 23 octobre. « 40 représentants professionnels, 5 minutes chacun, un communiqué de presse diffusé avant même le début de la réunion... et c'est reparti pour un tour. (...) Les éleveurs peuvent toujours aller manifester sur les parkings des E. Leclerc. Que croyez-vous qu'il adviendra ? Qu'on va relever les prix ? Comme ça, sur injonction ? Et les consommateurs vont applaudir et vont acheter plus ? Allons, ce n'est pas sérieux », estime-t-il.
Et le médiatique distributeur d'inviter l'Etat à « arrêter de se planquer derrière son rôle d'arbitre ou de gendarme » et à assumer ses décisions régaliennes : « Ce ne sont pas les distributeurs qui négocient les droits de douane, les traités de libre-échange ou qui suscitent l'embargo russe » !
« Cher Xavier »...
Dans ce billet d'humeur bien inspiré, les organisations agricoles ne sont pas épargnées et Michel-Edouard Leclerc adresse un clin d'œil particulier au patron du syndicalisme majoritaire, Xavier Beulin : « A force d'avoir justifié les subventions de la Pac en plaidant qu'on était le grenier du monde, le syndicalisme agricole s'aperçoit – mais tardivement – qu'on produit beaucoup ailleurs, y compris avec de l'argent et des savoir-faire français. Les agriculteurs français pourraient déjà sortir de cette nasse, principalement hexagonale, dans laquelle ils se sont enfermés depuis trente ans et européaniser définitivement leurs revendications. Oserais-je, mon cher Xavier, plaider pour que la FNSEA devienne la FESEA ? »
Son « cher Xavier » pourra profiter de la réunion de jeudi pour lui répondre. Ce qui apporterait un peu d'intérêt à la rencontre.
Monsieur Didier..
mercredi 22 octobre 2014 - 08h18
Je crois au libre commerce, et je crois encore plus au fait que surtout en agriculture, les bonnes années doivent pouvoir compenser les mauvaises....mais ce qui a toujours été le cas en agriculture trouve de plus en plus ses limites lorsque en cas de bonne année on se fait taxer par tous les bouts (Impôts et MSA) et que les mauvaises années on nous répond, comme le ministre actuellement: "mais vous sortez de deux bonnes années" qui n'ont enrichi que l'Etat...Et le niveau de prélèvement il y a quelques années n'était pas au niveau actuel. Donnons au agriculteurs le droit de faire des provisions défiscalisés digne de ce nom les bonnes années et il sera plus facile pour eux de passer les mauvaises