A la ferme du Rhun à Tressigniaux (Côtes-d’Armor), les éleveurs ont aménagé les postes de travail de leur personnel féminin dans le cadre d’un contrat pour l’égalité professionnelle.
La mixité professionnelle, dans l’élevage de porcs du Rhun, on connaît puisque sur un effectif de trois salariés, deux sont des femmes. Marinette Naudi travaille depuis seize ans sur l’élevage de Jean-Marc Urvoy et Jean-Yves Boutoux. Patricia Le Corre, quant à elle, est arrivée il y a deux ans, un peu par hasard. Contrôleuse de la qualité dans un abattoir de volailles, elle a été licenciée après la grippe aviaire. Dans le cadre de sa reconversion professionnelle, elle a fait un stage dans l’élevage et depuis elle y est restée.
« Nous avons profité de l’embauche de Patricia pour réfléchir à une meilleure organisation de travail au sein de l’élevage, explique Jean-Marc. Marinette s’occupe de la maternité et Patricia, de la reproduction. Mais certaines tâches trop physiques, telles que le tatouage des porcs (animaux de 8 à 10 kg) ne pouvaient pas être faîtes par les salariées. Ils ont donc acheté un appareil pneumatique qui permet une identification plus facile sur des animaux plus jeunes.
« L’objectif était également de leur donner plus de responsabilité », ajoute Jean-Yves. Alors que jusqu’à présent, les échographies étaient réalisées par un prestataire extérieur, l’élevage a investi dans un échographe et formé les salariées. Patricia s’est vu confier la gestion technique.
Investissements et formation
A ce titre, l’élevage a bénéficié d’une aide dans le cadre des contrats pour la mixité des emplois et l’égalité professionnelle. « Le premier contrat signé en élevage de porcs », résume Philippe Le Goux, technicien du groupement Aveltis qui a appuyé la démarche des éleveurs. L’élevage a reçu une aide de 1.969 € répartis sur les investissements, les formations et une prise en charge salariale pendant la formation.
« Améliorer la place des femmes dans l’entreprise en termes de qualification et d’emploi, c’est l’objectif du contrat pour la mixité professionnelle, confirme Bernadette Vanden Driessche, chargée de mission aux droit des femmes et à l’égalité à la direction départementale de la cohésion sociale. Nous cherchons à diversifier l’emploi, car trop souvent les femmes s’engouffrent dans des secteurs déjà encombrés (service) alors que d’autres comme l’agriculture manque de main-d’œuvre. »