Les marchés des matières premières présentent de multiples intérêts pour les investisseurs financiers, mais ils sont de plus en plus risqués, a alerté mercredi Frédéric Lorenzini, directeur de la recherche chez Morningstar, cabinet de conseil sur les marchés financiers.
Il s’exprimait lors des journées techniques de l’Association française des techniciens en alimentation animale (Aftaa).
« Les performances des matières premières, les perspectives de hausse de la demande mondiale et les faibles coûts de friction (coût de transaction) rendent les matières premières de plus en plus attractives pour les investisseurs, résume Frédéric Lorenzini. D’autre part, l’accès à ces marchés a été mis à la portée de tous grâce au développement des produits dérivés et des fonds de type ETF (exchange trader funds) notamment. »
« Les fonds ETF s’appuient sur des produits dérivés qui peuvent impliquer des transactions fantômes. Ils représentent par là un risque dans la formation de bulles et ont des effets accélérateurs sur l’évolution des cours », alerte le responsable de Morningstar.
Aussi, la hausse de la part des transactions électroniques (90 % actuellement) sur les marchés des matières premières agricoles « fait courir un risque systémique, avec des bugs dans les transactions automatisées », ajoute Frédéric Lorenzini.
« Face à cela, la régulation est toujours en retard par rapport à l’imagination des marchés et il y a un souffle idéologique qui ne va pas dans le sens d’une plus grande régulation. Aussi, de plus en plus de transactions sont réalisées à l’Est (en Asie, ndlr), alors que les initiatives de régulation se concentrent à l’Ouest (en Occident, ndlr) », met en relief de directeur de la recherche chez Morningstar.