Réunie à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) pour son assemblée générale, la Fédération française des marchés de bétail en vif (FMBV) a pris mardi la décision de créer une commission de travail pour la mise en place d'une garantie de paiement et la sécurisation des transactions qui se déroulent chez ses adhérents. « Nous avons la volonté de la faire, constate Gilles Rousseau, son président. C'est un vrai sujet interprofessionnel. Et ce ne peut être qu'une réussite pour nous. »
C'est un véritable chantier que la FMBV ouvre. Certains de ses adhérents exigent déjà des cautions bancaires ou des garanties équivalentes de la part des acheteurs avec lesquels ils travaillent. C'est le cas des marchés au cadran. Le marché de Saint-Christophe-en-Brionnais (Saône-et-Loire) est venu expliquer comment il a transposé ce système à son marché de gré à gré pour les bovins de boucherie.
« La mise en liquidation judiciaire d'un négociant, avec une ardoise de 260.000 € auprès des vendeurs du marché, nous a poussés à lancer la démarche », relate Jacky Buisson, le directeur du marché de Saint-Christophe-en-Brionnais. Et aussi le fait que certains apporteurs, adeptes des transactions de gré à gré, se tournaient vers le cadran, attirés par le règlement à 48 heures. En effet, sur les marchés au cadran, les vendeurs sont généralement payés dans les 48 heures par le marché, pourvu qu'ils aient annoncé leurs animaux à l'avance.
« Dans le gré à gré, il faut se mettre au milieu de la transaction, poursuit-il. Mais la vente a toujours lieu entre le vendeur et l'acheteur. Ils se mettent d'accord sur le prix. » Le marché règle la transaction à 14 jours pour ceux qui ont annoncé leurs animaux, à 21 jours pour les autres. La difficulté, avec les animaux de boucherie par rapport aux animaux maigres, est qu'il faut attendre le retour du ticket de pesée de l'abattoir. La garantie de paiement se traduit sous la forme d'un carnet de tickets d'achat remis aux acheteurs.
Il reste que ce système est lourd à gérer en terme administratif. Et qu'il appartient maintenant à la FMBV de se pencher sur les différents systèmes de garantie de paiement et de sécurisation des transactions. Et à voir si un dispositif national serait financièrement plus intéressant qu'un système négocié par chaque marché. « Notre fédération fonctionne car c'est une union, insiste Gilles Rousseau. Si tout le monde avance dans le même sens, on y arrivera. L'an prochain, nous aurons peut-être tous en place notre garantie de paiement. »