Le projet de loi de modernisation agricole (LMA) était au cœur des débats de l’assemblée générale de la Fédération nationale des marchés de bétail vif (FMBV), mardi, à Réquista (Aveyron). La contractualisation, l’observatoire des prix et des marges et le transfert de propriété ont occupé l’essentiel des débats, avec à chaque fois la même question : quelle place les marchés pourront-ils trouver dans les filières de la viande après l’entrée en application de la LMA ?
Car les marchés aux bestiaux ont le sentiment que la contractualisation et le transfert de propriété, s’il était systématisé au terme de l’évaluation de l’efficacité économique des organisations de producteurs (OP) prévue d’ici au 31 décembre 2012 dans le projet de LMA, pourraient porter un coup fatal à leur activité.
Jean Auclair, député de la Creuse et ancien commerçant aux bestiaux, a violemment réagi à cette situation. « Je ne vois pas comment l’Etat pourrait imposer le transfert de propriété, a-t-il insisté. Si les coopératives étaient la panacée, tout le monde aurait basculé dans ce système. Or, aujourd’hui cela ne représente que 25 % des éleveurs. C’est bien que l’autre partie veut garder son indépendance et négocier les prix de vente. »
Il n’a pas hésité, non plus, à qualifier la contractualisation de soviétisation. Selon lui, les contrats sur des prix ne peuvent pas marcher. « Comment un éleveur peut-il accepter d’être payé 3,54 €/kg alors que le prix du marché est à 3,80 €/kg », s’est-il exclamé.