Lors d'une présentation, le 27 février au Salon de l'agriculture, Michel Ferret, spécialiste des marchés des grandes cultures pour FranceAgriMer désormais à la retraite, a montré que l'explosion de la production de viande dans le monde pourrait limiter les échanges de céréales dans le futur.
Selon lui, les échanges mondiaux de viandes depuis le début des années 2000 ont progressé de 85 %, contre 26 % pour les céréales dans la même période. Ainsi, le spécialiste souligne que si, en 1991, les abattages massifs de troupeau en ex-Union soviétique ont libéré d'énormes disponibilités de céréales exportables, la Russie semble de nouveau vouloir développer son élevage. Un facteur, selon Michel Ferret, qui pourrait limiter la présence de la Russie sur le marché international des céréales dans les prochaines années.
Par ailleurs, il a signalé que le Kazakhstan, très dépendant des pays voisins pour exporter ses grains, a pris le parti d'exporter des produits transformés pour limiter les coûts logistiques. Ainsi, outre l'exportation de farine, le pays a développé des élevages de porc à la frontière russe lui permettant d'exporter ses grains sous une forme transformée.
Autre éléments accroissant les difficultés logistiques de certains pays, la disparition des offices d'exportation, comme le Canadian Wheat Board en 2012, qui se chargeait du transport des céréales. Selon Michel Ferret, cette situation pourrait inciter le Canada à exporter davantage ses céréales vers les États-Unis afin de limiter ses coûts logistiques. De fait, la présence du Canada sur les marchés internationaux des céréales pourrait être limitée, mais celle des États-Unis renforcée.