Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a affirmé mardi comprendre le désarroi des agriculteurs, alors que plusieurs milliers d'entre eux, principalement des céréaliers, manifestaient à Paris.
« Je comprends parfaitement leur attitude, je comprends parfaitement leur désarroi, mais ils ne doivent pas perdre espoir », a expliqué le ministre devant la presse à la sortie du conseil des ministres.
« Je suis tout à fait disposé à recevoir les agriculteurs qui le souhaitent. Je leur ai fait la proposition de les voir, soit aujourd'hui, soit dans le courant de la semaine. Ils savent qu'ils peuvent compter sur mon soutien total, sur le soutien du gouvernement et du président de la République », a-t-il ajouté.
« La France a besoin de ses agriculteurs et nous allons tout faire, dans les prochains mois, pour bâtir un système qui leur permette d'avoir un revenu stable, un revenu décent. Je crois que c'est le minimum que nous devons aux agriculteurs français », a-t-il dit.
Le ministre a également souligné qu'il y avait « une vraie souffrance de l'ensemble du monde agricole français et notamment des céréaliers qui manifestent aujourd'hui ».
« On a mis sur pied un plan d'urgence qui a permis de mettre 1,8 milliard d'euros dans les trésoreries des exploitations et nous travaillons aujourd'hui, filière par filière, pour apporter des réponses concrètes », a-t-il indiqué.
« Je suis intervenu hier (lundi) auprès de la Commission européenne sur le dossier des céréales pour leur demander d'augmenter le niveau d'intervention sur les marchés pour faire remonter le prix des céréales et je recevrai demain à Paris le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos », a-t-il indiqué.
Selon Bruno Le Maire, la loi de modernisation de l'agriculture « devra aussi permettre d'apporter des résultats très tangibles pour moderniser l'agriculture française et aider les producteurs ».
« Nous sommes en train d'entrer dans un nouveau monde agricole avec une forte volatilité des prix, de nouveaux acteurs comme l'Inde, la Russie, la Chine. Il faut en tenir compte et donner aux agriculteurs les moyens de se battre à armes égales contre ces nouveaux concurrents et, en même temps, prévoir une protection de l'Europe. Cela s'appelle la régulation des marchés agricoles », a-t-il résumé.
« Quand les prix des céréales s'effondrent, ils faut que l'Union européenne protège, il faut que l'Union européenne intervienne. Je souhaite que la Commission européenne intervienne sur le marché des céréales pour faire monter le cours des céréales et donner un revenu plus décent à l'ensemble des producteurs français », a-t-il conclu.
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mercredi 28 avril 2010 - 09h34
A armes égales dites vous: nos charges sociales et fiscales sont trop importantes par rapport à nos concurrents. A cela il faut rajouter le fait que certains pays ne rémunèrent pas leur personnel (j'ai entendu parler de 2 dollars/jour au Brésil); sans compter les boulets environnementaux que nous sommes en train de nous mettre aux pieds et le contrôle des structures qui nous bloque : constituer une exploitation de quelques centaines d'hectares provoque une levée de boucliers, alors que dans certains pays (Brésil, Ukraine, etc) des exploitations de plusieurs dizaines de milliers d'hectares ne choquent personne