Les surfaces de maïs ont progressé de 4 % en 2011 pour atteindre 22,91 millions d'hectares (Mha) en Europe (avec l'Ukraine et la Turquie), a indiqué mardi Joël Bosson, vice-président de la commission en charge du marché de la section du maïs de l'UFS (Union française des semenciers), lors des « Journées maïs 2011 » à Grenoble.
Le maïs grain a augmenté de 6 %, à 14,265 Mha, et le maïs fourrage de 2 % (8,648 Mha).
Cette hausse est due à trois raisons principales. La première est la forte progression des surfaces de maïs affectées à la production de biogaz, notamment en Allemagne (637.000 ha en 2011, contre 463.000 ha l'an dernier) et en Italie (67.000 ha en 2011, 20.000 ha en 2010). Seconde raison : le maintien prolongé des cours du maïs au-dessus des 200 €/t. Et la dernière : la progression du prix du lait, premier débouché pour le maïs.
Mais dans ce panorama européen, la France fait figure d'exception avec la Turquie, puisque les surfaces hexagonales ont baissé de 1 % cette année (-2 % en grain, stabilité en fourrage), pour s'établir à 2,939 Mha (1,485 Mha en grain, 1,446 Mha en fourrage).
Selon Joël Bosson, les causes de cette évolution française à contre-courant de la situation européenne tiennent à l'importance croissante du blé d'hiver au détriment du maïs, et à la situation climatique et la gestion de l'eau.
Concernant les surfaces de production de semences de maïs en France, elles ont progressé de 10 % en 2011 pour s'établir à 54.300 ha, selon Jean Menvielle, vice-président de la commission en charge de la production de la section du maïs de l'UFS.
« C'est la moitié du plan de production de l'UE à 27, qui est de 124.000 ha, précise-t-il. Avec la Hongrie et la Roumanie, les autres gros pays multiplicateurs, les surfaces montent à 100.000 ha. »
Il a par ailleurs indiqué qu'au 30 juin 2011, le ratio stocks/utilisations est en forte baisse et passe sous le seuil des 50 %, à 49 %. Au 30 juin 2012, à l'issue de la prochaine campagne de vente, ce ratio devrait se chiffrer à seulement 40 %, à cause d'une production de semences en baisse (problèmes de fécondation en juin) et d'une forte demande.
« Cette situation plaide pour un plan de production en 2012 assez proche de celui de cette année », insiste la section du maïs semence de l'AGPM.
Lors de l'assemblée de la section du maïs de l'UFS, les semenciers ont par ailleurs abordé leurs dossiers prioritaires. Ils demandent notamment l'obtention d'un cadre réglementaire en matière de présence fortuite d'OGM dans les semences conventionnelles, et la défense des technologies portées par les semences que sont les OGM et les traitements de semences.