Certains éleveurs sont autorisés depuis 2004 à des tirs de défense contre le loup dans les Alpes-Maritimes, mais aucun animal n'a été tué depuis, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture des Alpes-Maritimes, attaquée pour ces tirs par la Fondation Brigitte Bardot.
Les tirs de défense, qui visent à permettre aux éleveurs de protéger leurs troupeaux et peuvent éventuellement être létaux, ont été autorisés en France en 2004, sous des conditions très strictes, le loup étant une espèce protégée. Depuis 2008, les autorisations sont délivrées localement par les préfectures.
Aucun animal n'a été tué dans ce cadre depuis, que ce soit dans les Alpes-Maritimes ou un autre département, selon Patrice de Laurens, directeur départemental adjoint de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).
« Les éleveurs n'y sont jamais arrivés », a-t-il dit. « Les seules armes autorisées sont des armes à canon lisse dont la portée utile est d'environ 100 mètres, ce qui est très faible », a-t-il ajouté. « Le but des tirs de défense n'est pas de tuer, mais de dissuader le loup d'attaquer un troupeau, et de l'inciter à la prédation sur les animaux sauvages », a-t-il poursuivi.
Dix éleveurs, sur quinze l'ayant demandé, sont actuellement autorisés dans le département à effectuer ces tirs, après avoir prouvé qu'ils ont pris toutes les mesures de protection possible (chiens, enclos...) et qu'ils ont été victimes d'une attaque de loup.
La Fondation Brigitte Bardot avait accusé lundi dans un communiqué le préfet des Alpes-Maritimes d'encourager « des comportements meurtriers, coupables, envers une espèce protégée et vulnérable » et lui avait demandé de « ne plus armer les bergers ».
Les loups, apparus en France en 1992 dans le parc du Mercantour, seraient aujourd'hui 180 dans l'Hexagone. Six loups ont été tués depuis 2004 en France dans le cadre de tirs dits « de prélèvement », selon M. de Laurens.
En 2009, 1.045 brebis ont été victimes du loup, pour un coût de 293.000 euros, a-t-il précisé.