Les coopératives laitières se sont interrogées sur leur projet, dans un contexte de marché mondialisé et de forte volatilité des prix des matières premières, lors de l'assemblée générale de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières), jeudi, à Paris.
Les intervenants à une table ronde consacrée à ce sujet se sont demandé quelle « taille critique » les coopératives laitières devront atteindre à l'avenir.
Philippe Rouault, délégué interministériel aux industries agroalimentaires et aux agro-industries, a rappelé que « la taille des entreprises est fondamentale pour peser face aux clients (la distribution) et à l'exportation, mais aussi pour mener des projets de recherche et développement afin de développer des facteurs de croissance ».
René Mauget, professeur à l'Essec, a estimé que dans la définition de cette « taille critique », il faut distinguer les marchés internationaux des niches. Pour lui, « fr 0,5 à 1,5 milliard de litres, c'est trop pour une niche, mais c'est trop petit pour affronter le marché mondial ».
« Chacune doit se poser la question de la taille critique pertinente à acquérir selon son marché, a renchéri Damien Lacombe, secrétaire général de la FNCL. Les coopératives seules n'auront pas la taille critique pour aller sur les marchés à l'exportation. Il faudra nouer des partenariats ou des associations. Cela s'impose si on veut aller sur les marchés des commodités. »
En parallèle, les intervenants ont évoqué la gouvernance des coopératives et insisté sur la nécessaire formation des administrateurs pour prendre les bonnes décisions. Ils ont également estimé qu'il faut « relancer la relation entre les sociétaires et leur coopérative ».
Dans son discours de clôture, Dominique Chargé, président de la FNCL, a lui aussi évoqué ces éléments. « Pour ne mettre en péril ni les exploitations ni les outils industriels », la filière doit conquérir des marchés « dans un cadre maîtrisé, avec le souci permanent de l'adéquation offre-demande », a-t-il déclaré, faisant allusion à la maîtrise de la gestion des volumes produits.
« Nous connaissons les chantiers à mettre en œuvre pour améliorer la compétitivité de la filière en général, de la coopération en particulier » : amélioration de la productivité des exploitations et des sites industriels, recherche de taille critique, développement de partenariats, stratégies de développement à l'exportation...
Pour autant, Dominique Chargé n'a pas « minimisé pas les écueils et les freins auxquels les coopératives sont confrontées, ni les risques qu'elles doivent prendre ».
Il a souligné la difficulté supplémentaire à laquelle la coopération doit faire face : la notion d'« apport total », avec le risque de déséquilibre de la production des adhérents par rapport aux marchés de la coopérative. Pour lui, la notion de volumes/prix différenciés doit apporter une solution à cet écueil.
2 vidéos :
- Lait : « Se poser la question de productivité par UTH » (D. Chargé, FNCL)
- Lait : améliorer la compétitivité des coopératives (D. Chargé, FNCL)
A télécharger :