Après la viande, c'est aujourd'hui le lait qui subit les foudres des défenseurs de la cause animale et autres tenants des régimes « détox ». Dans un article du quotidien Le Monde dont le titre donne le ton (le lait, pas forcément un ami pour la vie, édition du 20 janvier 2010), des médecins remettent en cause les bénéfices des produits laitiers sur la santé. Ils agitent aussi des risques accrus d'allergies, de diabète et de cancer de la prostate.
A l'interprofession laitière (Cniel), on encaisse l'attaque. « Il existe un vrai mouvement négatif vis-à-vis du lait, reconnaît Marie-Claude Bertière, médecin nutritionniste au Cniel. Pourtant, notre message (consommer trois à quatre produits laitiers par jour) s'appuie sur les recommandations d'apports en calcium du plan national nutrition-santé (PNNS), et le lait reste la source de calcium la mieux assimilable par l'organisme. Les allergies aux protéines de lait et à l'intolérance au lactose ont toujours existé, et la part de personnes touchées reste stable. »
S'il est vrai que les allergies alimentaires ont augmenté, la cause est plutôt à aller chercher du côté de nos habitudes de consommation : plus on introduit d'aliments différents dans l'assiette, plus on accroît ces risques. Quant aux cancers liés à la consommation de lait, le risque a plutôt tendance à diminuer pour le côlon. Le seul soupçon porte sur la prostate, en cas de gros excès d'absorption de calcium.
Il vaudrait mieux modérer la consommation d'alcool, le tabac et le manque d'activité physique, qui eux, ont un impact prouvé, que de tirer à vue sur les produits laitiers. « Ayons un peu de bon sens, ne nous gâchons pas la vie en calculant les teneurs en nutriments de nos repas, mais mangeons de tout, sans excès ! La nutrition, c'est aussi un plaisir », conclut Marie-claude Bertière.