Jeudi soir, le Syndilait a de nouveau tiré la sonnette d'alarme concernant l'état de santé des fabricants de lait de consommation. « La seule solution [...] consiste à mobiliser tous les acteurs, y compris les acheteurs de la grande distribution, les consommateurs et les pouvoirs publics, autour du patriotisme économique. Il est indispensable que tous les acteurs privilégient [... le] lait collecté et conditionné en France. »
Ce n'est pas la première fois que le syndicat, qui regroupe les fabricants de laits de consommation liquides, alerte sur les difficultés des opérateurs français. Il considère aujourd'hui que la situation des laiteries est devenue « intenable ». Il pointe du doigt l'augmentation des importations, citant le chiffre de 63 % pour la période de mars-avril 2015 comparée à celle de 2014, et de 49 % depuis le début de l'année.
Une sous‐activité moyenne des sites de l'ordre de 20 %, voire de 35 %
Bilan, selon le Syndilait, « depuis quelques semaines, une sous‐activité moyenne des sites de l'ordre de 20 %, voire de 35 % pour certains. L'emploi de près de 5.000 acteurs du secteur, soit 20 % des 24.000 emplois générés par la filière, est en jeu à court terme. Certains sites ont déjà pris la décision de mettre en œuvre du chômage technique depuis quelques jours. On s'achemine également vers des destructions massives de lait collecté. »
Face à ce lait venu principalement de la Belgique, de l'Allemagne et depuis peu de l'Espagne, le Syndilait remet en avant le logo collectif « Lait collecté et conditionné en France » qu'il a lancé au début de l'année. « Ce logo permet d'identifier clairement le lait français et de favoriser son achat, plaide-t-il. Aujourd'hui, ce logo peut aider la filière à s'en sortir, à la seule et unique condition que tout le monde joue le jeu. »
Le Syndilait en appelle au patriotisme économique. Il dénonce la « vision à court terme » de certaines enseignes de la distribution « qui continuent d'importer massivement et osent exprimer qu'elles comprennent la détresse des éleveurs ! » Il vise les grossistes qui approvisionnent la restauration hors foyer. il demande aussi à l'Etat « d'intervenir en urgence afin de faciliter l'achat français, notamment, mais pas seulement, dans le secteur de la RHF ».