La Commission européenne a accepté de prolonger les mesures d'intervention publique et de stockage privé des produits laitiers industriels au-delà du 30 septembre 2015, et examinera l'état des marchés dès le conseil informel de septembre, selon un communiqué du ministère français de l'Agriculture.
Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a participé lundi au conseil des ministres de l'Agriculture à Bruxelles « afin d'alerter la Commission européenne sur la crise que traversent actuellement plusieurs filières d'élevage », notamment les filières bovine (lait et viande) et porcine, selon ce communiqué.
A la demande de plusieurs délégations, le Conseil des ministres de l'Agriculture a accepté que « les mesures d'intervention publique et de stockage privé des produits laitiers industriels soient prolongées au-delà du 30 septembre 2015, date prévue initialement pour la fin de ce dispositif », sans toutefois préciser à quelle date ce dispositif s'achèvera, selon le texte.
Par ailleurs, toujours à la demande de plusieurs délégations, une nouvelle discussion sur l'état des marchés aura lieu « dès le conseil informel de septembre sans attendre le conseil d'octobre », ajoute le texte.
Porc et fruits et légumes
Dans un communiqué, le Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE indique que « les Etats membres se sont inquiétés des conséquences pour les secteurs les plus touchés par l'embargo (russe, ndlr), à savoir les produits laitiers, la viande de porc ainsi que les fruits et légumes. Les secteurs du lait et de la viande porcine sont notamment confrontés dans l'UE à une situation économique très difficile qui pousse les prix à la baisse et qui n'est pas seulement imputable à l'embargo russe. La Commission a annoncé des mesures de marché pour les fruits et légumes et le lait ».
« L'avenir du secteur du sucre préoccupait également des délégations qui souhaiteraient une transition en douceur lorsque le régime des quotas actuellement applicable prendra fin en 2017. »
Pour le président du Conseil, Fernand Etgen : « Le suivi des marchés agricoles en difficulté est l'une des priorités affichée de notre présidence. Nous souhaitons être régulièrement informés sur l'évolution des secteurs en difficulté pour pouvoir réagir si c'est nécessaire. »
Satisfaction du Copa-Cogeca
Le Copa (organisations agricoles de l'UE) et la Cogeca (coopératives) ont salué comme « un pas dans la bonne direction la volonté de la Commission européenne d'introduire de nouvelles mesures pour soutenir le secteur du lait et des fruits et légumes face à la crise russe ».
Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, a souligné : « Nous saluons l'extension de l'intervention publique et des mesures de stockage privé dans le secteur laitier en Europe. Toutefois, comme les prix aux producteurs sont inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays, le prix d'intervention pour le lait doit être relevé pour tenir compte des coûts de production plus élevés. Nous demandons également à la Commission d'avancer la date des paiements directs avant le 1er décembre et de reverser les fonds du superprélèvement 2014-15 dans le secteur laitier pour aider les producteurs laitiers à faire face à leurs problèmes de liquidités ».