Polyculteur-éleveur dans le Bas-Rhin, Thomas Diemer a été élu président de Jeunes Agriculteurs dans la nuit de mercredi à jeudi, à Saint-Brieuc.
Il succède au Haut-Savoyard François Thabuis, dans une ambiance syndicale tendue. L'ancienne équipe a en effet terminé son mandat sous des critiques grandissantes, venant de régions comme l'Île-de-France ou la Lorraine, ou encore des hautes sphères du syndicalisme majoritaire. En cause, notamment, ses prises de position sur la Pac l'année passée (aides sur les 52 premiers hectares, verdissement forfaitaire...), ainsi que la mise en œuvre de projets bousculant les lignes idéologiques en place : travaux sur la territorialisation et l'agriculture familiale, sur les circuits courts et la distribution alimentaire en général, etc. Certains ont pu lui reprocher, aussi, une trop grande proximité avec la rue de Varenne (ministère de l'Agriculture), plutôt qu'avec la rue de la Baume (FNSEA)... Ce qui passe mal à la FNSEA.
Peu d'hommage en tribune, donc, pour les anciens élus. Quelques sifflets, même, qui feraient presque oublier les avancées obtenues ces deux dernières années : les résultats aux élections aux chambres d'agriculture de 2013, le « top-up jeunes agriculteurs » dans la Pac, le remplacement de la demi-SMI par « l'activité minimum d'assujettissement », les assises de l'installation... Et, au-delà de ces mesures, une certaine idée du syndicalisme qui n'hésite pas à bousculer les forces en présence, quitte à vexer.
Réputé plus « diplomate » que son prédécesseur, Thomas Diemer aura à charge d'améliorer les relations des jeunes avec leurs aînés, tout en conservant « la même dynamique », selon sa volonté. Un jeu d'équilibre qui relève de la gageure.
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