Près de 100.000 ouvriers agricoles au noir ont été découverts en 2009 lors d'inspections réalisées par les services de l'Etat italien, pour la quasi-totalité dans les régions du sud de la Péninsule, a rapporté samedi la quotidien Il Corriere della Sera.
Sur un total de 98.376 ouvriers agricoles au noir découverts lors des contrôles de l'Institut national de la prévoyance sociale (INPS, équivalent des Urssaf françaises), 99 % sont concentrés dans cinq régions du sud: la Campanie (35.556), les Pouilles (25.896), la Sicile (20.790), la Calabre (13.262) et la Basilicate (2004).
L'agriculture n'est pas le seul secteur de l'économie italienne affecté par le travail au noir: 79 % des entreprises contrôlées par l'INPS sur le territoire italien employaient des travailleurs qui n'étaient pas en règle.
En terme de cotisations sociales, ces infractions représentent une évasion fiscale de 1,253 milliard d'euros, dont 295 millions pour le secteur agricole, selon des chiffres cités par Il Corriere della Sera.
Entre les cotisations et les amendes, l'INPS a récupéré au total 1,502 milliard d'euros en 2009.
Selon un expert de la criminalité cité par le quotidien, Marzio Barbagli, « l'économie (italienne) a des caractéristiques structurelles qui favorisent l'immigration clandestine ». « Elle est fondée sur le travail au noir (...) les normes existent, mais personne ne les fait respecter », déplore-t-il.
Selon lui, il faudrait « multiplier par 1.000 les contrôles et rendre plus sévères les peines contre les patrons qui exploitent les ouvriers ».