Le Parlement européen a accordé, mardi, sa confiance à la nouvelle Commission européenne de José Manuel Barroso.
L'équipe « Barroso II » a été adoubée par 488 voix pour, 137 contre et 72 abstentions. « Une majorité plus forte qu'il y a cinq ans », s'est félicité le Portugais, y voyant une « légitimité démocratique » claire pour son deuxième mandat qui court jusque fin octobre 2014.
Le Roumain Dacian Ciolos succède ainsi à Mariann Fischer Boel au poste de commissaire à l'Agriculture. Le commissaire au Commerce est le Belge Karel De Gucht, le portefeuille de la Santé et de la protection des consommateurs est confié au Maltais John Dalli et l'Environnement au Slovène Janez Potocnik. Michel Barnier prend quant à lui le Marché intérieur et les services financiers.
Les eurodéputés conservateurs, socialistes (sauf les Français) et libéraux, représentés dans la nouvelle équipe, ont soutenu la nouvelle Commission, contrairement aux Verts, aux communistes et à quelques eurosceptiques.
Après plusieurs mois de gestion des affaires courantes, suite notamment au retard dans l'application du traité de Lisbonne, la Commission doit s'attaquer aux conséquences de la crise financière.
« Des défis urgents requièrent des actions urgentes, mon équipe est prête », a assuré M. Barroso.
Souvent mis en cause lors du premier mandat pour son immobilisme, le Portugais s'est voulu volontariste, promettant des « mesures à court terme pour remettre l'Europe au travail » et promouvoir la croissance et emploi.
La Commission risque d'avoir du mal à s'affirmer face aux Etats et au nouveau président de l'UE Herman Van Rompuy, à l'origine du sommet de jeudi à Bruxelles.
« N'écoutez pas trop les Etats », a conseillé le leader des libéraux au Parlement, Guy Verhofstadt, à José Manuel Barroso, accusé par ses détracteurs d'avoir l'échine trop souple face à Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel. « Nous attendons de la Commission européenne qu'elle soit le moteur de l'Europe », a-t-il dit.
Une demande partagée même par la famille politique du président de la Commission, les conservateurs : leur président Joseph Daul réclame « une action énergique », car « la voix européenne n'a pas été à ce stade à la hauteur de nos espérances ».
« S'il y a renationalisation (de l'UE) plutôt qu'un projet européen ambitieux, c'est la même chose qu'à Copenhague (sur le climat): les décisions sont prises par Barack Obama et Hu Jintao », les présidents américain et chinois, a mis en garde Martin Schulz, président des eurodéputés socialistes.
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