La confédération CFDT et sa Fédération générale de l’agroalimentaire (FGA-CFDT) demandent aux sénateurs d'amender le projet de loi de finances rectificatif pour 2010 qui « prévoit des exonérations de cotisations sociales patronales supplémentaires rétrogrades pour les saisonniers en agriculture ».
La FGA-CFDT se déclare « farouchement opposée à ces dispositions prises sans la moindre concertation avec les organisations représentatives des salariés et sans la moindre contrepartie sociale ».
En outre, elle « doute de l'efficacité économique de ce cadeau de 170 millions d'euros fait aux employeurs et dénonce les risques d'aggravation de la précarité et des conditions de travail ». L'exonération des cotisations « se traduit par un retour en arrière pour les cotisations accidents du travail et maladies professionnelles ».
« Nous constatons déjà une augmentation importante du travail occasionnel sur la période 2000-2007 alors que l'emploi salarié agricole est stable, ce qui montre combien les exonérations renforcent la précarité », souligne l'organisation syndicale.
Selon la FGA-CFDT, « la focalisation sur la question du coût du travail est un moyen d’occulter les problèmes structurels d'organisation des producteurs et des filières dans l'agriculture. Au niveau national, la compétitivité des exploitations agricoles passe par des organisations de producteurs fortes ».
Les aides publiques « devraient être concentrées sur les secteurs et filières s’organisant efficacement, affectant une part significative de leurs ressources à la recherche et à l’innovation tout en ayant des comportements socialement responsables », propose le syndicat.
Au niveau européen, « la confédération CFDT et la FGA-CFDT souhaitent, en lien avec l’EFFAT (fédération européenne des syndicats de l’alimentation) et la CSE (confédération européenne des syndicats), une harmonisation des conditions de travail pour les saisonniers et en particulier les migrants. Cela passe par une directive européenne prenant en compte le social »
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