« La stabilité des charges de fonctionnement a permis à l'industrie des viandes de desserrer la pression des coûts » en 2013, analyse le Crédit Agricole dans son Observatoire financier des industries agroalimentaires publié le 20 novembre 2014
« La baisse de la rentabilité observée en 2012, historiquement faible pour les abattoirs, a fragilisé la filière des viandes. 2013 pourrait apparaître comme une année de répit : la stabilité des charges de fonctionnement a permis à l'industrie des viandes de desserrer la pression des coûts », constatent les experts du pôle Agriculture et agroalimentaire de Crédit Agricole S.A.
« Les perspectives de consolidation économique et financière sont toutefois fragiles :
• L'augmentation du chiffre d'affaires est faible (+1,2 %). A l'exception de la volaille, la baisse des volumes fabriqués pose la question de la saturation des outils.
• Le chiffre d'affaires à l'international s'est infléchi, principalement en viande porcine, aggravant le déséquilibre croissant de la balance commerciale.
• La croissance zéro des charges de personnel s'explique en grande partie par le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) : la masse salariale représente les trois quarts de la valeur ajoutée de la filière.
• La fragilisation des grandes entreprises d'abattage et de volaille (hors leaders), dont le taux moyen de rentabilité d'exploitation (Ebitda/CA) est proche de zéro.
• L'investissement est prioritairement consacré au renouvellement de l'outil de production et à l'augmentation de la productivité. Faute de perspectives rentables, les opérations de croissance externe sont rares. »
Légère baisse du risque financier
« Un quart des entreprises de viandes sont déficitaires (versus 30 % en 2012), mais leur déficit cumulé s'est aggravé », souligne le Crédit Agricole.
« Pour la troisième année consécutive, la rentabilité des capitaux investis du métier abattage est nulle – posant la question de sa compétitivité avec acuité. Toutefois, les entreprises de viandes sont peu endettées. De ce fait, le profil de risque financier de la filière est en légère amélioration : il est "fort" pour seulement 15 % des entreprises, mais la réduction de leur nombre s'accompagne d'une légère augmentation de leur taille. »