La rentabilité de la filière laitière s'est globalement maintenue en 2013, « grâce à la bonne résistance des produits sous marques et à la progression modérée des charges », analyse le Crédit Agricole dans son Observatoire financier des industries agroalimentaires publié le 20 novembre 2014.
« En 2012, la dynamique à l'international avait assuré la croissance des ventes de la filière laitière, confrontée à un marché domestique morose. En 2013, la consommation des ménages français stagne toujours et la progression du chiffre d'affaires domestique de près de 6 % est imputable à un effet prix : elle accompagne, avec un décalage dans le temps, l'augmentation du prix du lait payé au producteur (+9 % sur l'ensemble de l'année) », soulignent les experts du pôle de l'agriculture et de l'agroalimentaire de Crédit Agricole S.A.
Forte pression sur les PGC
« Néanmoins, la pression sur les prix des produits de grande consommation (PGC) est restée forte : la progression des ventes domestiques de ces industriels, engagés dans une compétition de volumes, est très inférieure à celle de la filière (+3,6 % versus +5,9 %). »
« A l'international, les industriels leaders subissent une inflexion de croissance après plusieurs années d'une politique volontariste qui leur a permis d'accroître leur présence hors de l'Hexagone. En 2013, les ventes des grands groupes à l'international progressent de 1,7 % seulement, en raison notamment d'effets de change défavorables. Toutefois, le marché mondial est resté dynamique, et la demande des pays émergents a soutenu l'activité des spécialistes. L'insuffisance des volumes a stimulé les cours des poudres, notamment durant le premier semestre de 2013. »
Des disparités de rentabilité importantes
« Malgré un léger effritement du taux de marge brute, la rentabilité globale de la filière du lait s'inscrit à un niveau comparable à celui de 2012, grâce à la bonne résistance des produits sous marques et à la progression modérée des charges (incluant l'impact du CICE : crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). A 6,5 %, le ratio de rentabilité d'exploitation (Ebitda/CA) s'établit légèrement au-dessus de la moyenne de ces dernières années (2008-2012 = 6,3 %). Neuf entreprises sur dix sont bénéficiaires, mais les disparités de rentabilité sont importantes : 20 % des fromagers et la moitié des groupes multi-produits dégagent un ratio CAF/CA inférieur à 2 % (filière : 5 %). »
« La structure financière des entreprises de la filière est stable, avec un endettement bancaire équivalent à 30 % du total bilan et une capacité théorique de désendettement de 3,3 années d'Ebitda. Moins de 20 % des entreprises présentent une capacité de remboursement dégradée (ratio dettes brutes/Ebitda > 10 ans). »
Le profil de risque « continue à s'améliorer »
« En 2013, la filière a investi l'équivalent de 23 % de sa valeur ajoutée. Compte-tenu de la forte concentration de la filière (les trois premières entreprises réalisent 65 % des ventes, et les dix premières 85 %), l'essentiel des dépenses d'investissement est réalisé par quelques leaders. Néanmoins, 40 % des petites entreprises investissent régulièrement : elles disposent d'un outil de production moins amorti que la moyenne (taux d'amortissement = 61 %, +4 points en quatre ans). »
« En 2013, le profil de risque de la filière du lait continue à s'améliorer : 6 % seulement des entreprises sont qualifiées en "risque fort" ».