Le gouvernement mozambicain a refusé jeudi de revenir sur les hausses des prix du pain et de l'énergie, en dépit de violences qui ont fait sept morts et 288 blessés en deux jours, dans la capitale, Maputo, selon le dernier bilan officiel.
« Les hausses de prix sont irréversibles », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Alberto Nkutumula, s'exprimant devant la presse à l'issue d'une réunion extraordinaire du Conseil des ministres.
Des milliers de personnes sont descendues dans la rue, mercredi, à l'appel de textos qui se sont répandus dans les quartiers pauvres de la capitale lorsque les médias officiels ont annoncé pour la semaine prochaine une hausse de 25 % des prix du pain.
Les prix ont flambé ces derniers mois en raison de la hausse mondiale du blé mais aussi de la dépréciation de la devise nationale par rapport au rand sud-africain. Le pays dépend étroitement des importations venues de son grand voisin.
Le gouvernement avait déjà imposé ces dernières semaines de fortes hausses de l'électricité et de l'eau.
Les manifestations ont rapidement tourné à l'émeute et ont été sévèrement réprimées par la police qui a, selon de nombreux témoignages, tiré à balles réelles sur la foule. Les heurts, qui se sont poursuivis toute la nuit, ont continué sporadiquement dans les bidonvilles jeudi matin.
Les émeutes « ont causé de lourdes pertes humaines et matérielles, dont six morts hier (mercredi) et un aujourd'hui, 288 blessés, 23 magasins assaillis et pillés, 12 bus vandalisés, dont l'un a été complètement détruit, et deux wagons de train », a détaillé Alberto Nkutumula.
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