La filière avicole chinoise est durement touchée depuis qu'ont été annoncées les récentes infections humaines par le virus H7N9 de la grippe aviaire, ont annoncé ce mardi 9 avril 2013 des représentants du secteur. Le nombre de cas confirmés s'élève désormais à 28, dont huit décès.
« Les conséquences sont très graves. Il s'agit d'un coup très dur porté au marché des poulets d'élevage », a déclaré Qiu Baoqin, secrétaire général adjoint de l'Association nationale de l'industrie d'élevage des volailles. Les volailles représentent une part très importante dans l'alimentation des Chinois, même si le porc fournit la première source d'apport en viande.
M. Qiu n'a pas donné de statistiques sur les pertes subies par les éleveurs mais la presse officielle chinoise a rapporté une chute de la consommation de volailles dans certaines régions de la Chine. « Les ventes de poulets et de canards ont plongé ces derniers jours », a déclaré un marchand de volailles de Hangzhou (province du Zhejiang, est de la Chine), cité par l'agence Chine nouvelle. « Même si les prix ont baissé de 20 %, cela continue à mal se vendre. » Dans la ville septentrionale de Shijiazhuang, les ventes de poulets ont chuté de plus de 50 %, selon l'agence de presse Nouvelles de Chine. Le géant américain de la restauration rapide, McDonald's, a commencé, dans certains de ses restaurants, à offrir des rabais de plus de 40 % sur ses sandwichs composés de poulet (McNuggets), tout en assurant dans une publicité de la qualité de ces produits.
La souche grippale H7N9, qui ne s'était jusqu'à récemment pas transmise à l'homme, n'a officiellement contaminé que des personnes dans l'est de la Chine. Le nombre de cas confirmés s'élève désormais à 28, dont huit décès, selon le dernier bilan disponible.
Shanghai, capitale économique de la Chine où se sont produits la majorité des décès, a pris des mesures pour tenter de circonscrire la souche infectieuse. Après avoir fermé des marchés aux volailles et ordonné l'abattage de dizaines de milliers de volatiles, la métropole a interdit les courses de pigeons voyageurs et la vente d'oiseaux d'agrément. Les volières du zoo ont aussi été fermées.
Il n'existe aucune preuve d'une transmission d'homme à homme du virus H7N9, a assuré, lundi à Pékin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des recherches sont en cours pour mettre au point un vaccin contre ce virus, a aussi déclaré, mardi à Genève, un porte-parole de l'OMS. Les recherches devraient être conclues prochainement, a-t-il dit : « C'est une question de semaines, pas de mois. »
20 échantillons positifs relevés dans des volailles en Chine
Quelque 20 échantillons positifs de volailles touchées par le virus H7N9 de la grippe aviaire ont été relevés dans des marchés de volaille en Chine, a déclaré, mardi à Genève, un porte-parole de l'OMS. Des échantillons positifs ont également été trouvés dans des marchés vendant des pigeons. En revanche, le porte-parole a précisé « qu'aucun échantillon positif n'a été trouvé dans des fermes ni sur des porcs ».
« Nous ne sommes toujours pas sûrs à 100 % de l'origine de la maladie et il n'y a aucune indication quant à une transmission humaine du virus », a ajouté le porte-parole, en rappelant les recommandations de précaution élémentaire, comme « ne pas manger d'animaux malades ou morts, qui n'ont pas été cuits à au moins 70 degrés ». A partir de cette température, le virus ne peut pas survivre. Le porte-parole a encore recommandé de suivre des règles d'hygiène élémentaires, comme se laver les mains fréquemment.