Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a refusé catégoriquement de revenir sur le bilan de santé de la Pac, qui se traduit par une baisse des aides aux céréaliers, lors d'un déplacement, mardi, dans une exploitation de grandes cultures de l'Essonne.
« Je ne reculerai pas sur ce bilan de santé de la Pac, même si c'est arrivé au plus mauvais moment pour vous (...) au moment de la chute des cours », a répondu le chef de l'Etat, au président des Jeunes agriculteurs d'Ile-de-France, Damien Greffin, pendant une table ronde organisée dans une ferme.
« Nous l'avons fait pour assurer la pérennité de la Pac en Europe et pour avoir un maximum de pays (européens) derrière nous », a-t-il justifié, « ce travail était absolument incontournable, il nous a permis de récupérer 24 pays sur 27 qui ont dit nous voulons sauver la politique agricole commune ».
Interpellé par des représentants des céréaliers inquiets de la baisse des aide, le chef de l'Etat leur a donné rendez-vous à la fin de l'année. « On ne vous laissera pas tomber, si on s'aperçoit qu'il y a des choses à faire on les fera », a-t-il promis.
Nicolas Sarkozy a ajouté que des « dispositifs fiscaux » susceptibles d'aider les agriculteurs étaient inclus dans le projet de loi de modernisation agricole (LMA) qui doit être examiné en mai par le Parlement.
Il a cité « la possibilité d'enclencher une taxe additionnelle sur les surfaces commerciales s'il n'y a pas eu un accord de modération des marges » des grandes surfaces, en cas de crise dans un secteur de production.
Le président de la République a enfin répété que la régulation des prix agricoles faisait partie de ses « priorités » pour la présidence française du G20, qui débute en novembre 2010. Dans ce cadre aura lieu un « sommet des ministres de l'agriculture pour parler de la volatilité du marché des matières premières agricoles et des matières premières en général », a-t-il annoncé.
A l'issue d'une heure et demi de discussion, Damien Greffin s'est déclaré « satisfait du déroulement de la rencontre » mais a regretté que « sur les annonces concrètes, il n'y ait pas grand chose ».
« On répète depuis un certain nombre de mois que la situation de crise est là, mais il n'y a pas de réponse immédiate », a-t-il constaté.
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