« Les poussières, c'est le cancer de nos silos portuaires », a déploré Robert Bilbot, directeur commercial de la coopérative Dijon Céréales, jeudi, lors du colloque organisé par France Export Céréales sur la compétitivité des céréales françaises.
« Les poussières, c'est la première image que l'acheteur se fait de la marchandise à l'ouverture d'un bateau. Quand un acheteur paye 8 millions de dollars pour un bateau de 25.000 tonnes, on peut comprendre qu'il n'ait pas envie d'avoir 15 centimètres de poussière au-dessus de la marchandise », note Philippe Hauchard, directeur de Control Union Inspections France, une société chargée de contrôler et de certifier la qualité des grains au chargement des bateaux.
« Il y a un risque non négligeable de fermeture de silos portuaires à cause des poussières », alerte Thierry Barrois, directeur adjoint de Lecureur SA, société d'exportation. En effet, « à Rouen, des associations de riverains se constituent pour protester contre cette nuisance. D'autre part, les risques (d'inflammabilité) liés aux poussières laissent craindre une pression réglementaire de plus en plus stricte », observe Gilles Kindelberger, directeur opérationnel de Senalia, le premier opérateur des grains européen.
« La poussière est un véritable problème. Il concerne toute la filière, et nous menons des réflexions au sein de Coop de France, en partenariat avec FranceAgriMer et Arvalis, rassure Anne-Laure Paumier, spécialiste des marchés à Coop de France métiers du grain. Mais ce n'est pas un problème simple à régler, il faut déjà savoir ce qu'on définit comme poussière, et comment on la mesure. »
« Le marché de l'exportation ne peut pas payer une prime supplémentaire. Du coup, on n'ose pas parler des problèmes entre nous au sein de la filière, car on a peur que l'on nous demande de payer plus », observe Jean-Philippe Everling, directeur de l'exportateur français Granit négoce.