Bruno Le Maire a été confirmé dans ses responsabilités de ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, auxquelles se sont ajoutés la Ruralité et l'Aménagement du territoire, auparavant du ressort de Michel Mercier, qui a été promu ministre de la Justice, dans le nouveau gouvernement de François Fillon, annoncé dimanche.
« A la veille des déclarations du commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos, la confirmation de Bruno Le Maire est une bonne chose », s'est félicité, dimanche soir, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, après l'annonce du remaniement du gouvernement.
Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture, doit présenter cette semaine les propositions de Bruxelles pour l'avenir de la Pac après 2013.
« Il est intéressant que les missions de M. Le Maire soient élargies à la ruralité et à l'aménagement du territoire car nous avons besoin d'une politique de développement » des territoires, a aussi estimé M. Lemétayer, qui a cité notamment les réseaux à haut débit (internet).
« On compte sur le ministre pour continuer à convaincre nos partenaires européens sur une régulation des marchés », a-t-il ajouté.
« L'agriculture a besoin de stabilité » a en outre souligné la FNSEA.
« Les enjeux des travaux du G20 sur la stabilité des marchés des prix des matières premières agricoles, l'actualité des discussions autour d'une Pac post-2013 régulatrice et ambitieuse, l'application de la LMAP et la mise en œuvre des plans de modernisation de nos filières agricoles et alimentaires justifient à eux seuls le maintien de Bruno Le Maire » au ministère l'Agriculture, détaille le syndicat dans un communiqué.
« Il n'y a pas une minute à perdre pour poursuivre l'action en veillant tout particulièrement à l'avenir de nos productions animales et plus globalement au revenu des paysans dont la dégradation reste plus que préoccupante », poursuit-elle.
« Certes, le secteur agricole se voit conforter comme "colonne vertébrale" du monde rural et de l'occupation des territoires, mais encore faudra t-il qu'il reste des agriculteurs : pas de pays sans paysans, pas de paysans sans revenu ! », affirme-t-elle.
« La FNSEA souhaite que l'on tourne une page, celle de l'agriculture montrée du doigt, pour en faire l'agriculture montrée en exemple », conclut le syndicat.
Les Jeunes agriculteurs appellent à « relocaliser l'économie agricole ».
Bruno Le Maire « devra optimiser le binôme ''développement de l'agriculture-développement des territoires'' », estiment les Jeunes agriculteurs, qui considèrent qu'il s'agit d'un « vrai challenge ».
« Miser sur un développement de l'agriculture intégré dans les politiques de développement des territoires, c'est miser sur l'équilibre des territoires et sur un développement économique créateur de richesse non délocalisable », poursuit le syndicat, dans un communiqué.
« Les menaces qui pèsent aujourd'hui sur l'installation des jeunes agriculteurs en zone rurale sont nombreuses : artificialisation des sols, foncier agricole inaccessible ou mal utilisé, disparition des pouvoirs publics de proximité, isolement technologique, etc. », déplorent les JA, qui appellent à « relocaliser l'économie agricole ».
« Il est nécessaire de valoriser les productions locales en incluant l'origine des produits dans les critères des appels d'offre de la restauration collective par exemple, ou en favorisant l'investissement des collectivités dans les outils de transformation », propose notamment le syndicat.
La Coordination rurale attend « plus de considération et d'écoute et moins de cogestion ».
La Coordination rurale a « pris acte » de la reconduction de Bruno Le Maire à la tête du ministère de l'Agriculture, et « reçu positivement l'annonce du regroupement de ce ministère avec celui de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire », selon un communiqué.
« Les chantiers qui doivent être poursuivis par Bruno Le Maire sont importants », souligne-t-elle, citant notamment la prochaine réforme de la Pac et les solutions à apporter aux secteurs les plus en crise, « soit la quasi-totalité de l'agriculture française ».
« Ce ministre, qui avait déclaré peu après sa prise de fonction avoir trouvé l'agriculture dans une situation grave jamais connue depuis trente ans, n'a pas su jusqu'ici en inverser le cours défavorable », affirme la Coordination rurale.
En outre, elle déclare attendre de la part du ministre de l'Agriculture « plus de considération et d'écoute et moins de cogestion ».
La Confédération paysanne « veillera à ce que les engagements d'un tel ministère soient ambitieux et suivis d'actes ».
Elle se félicite, elle aussi, de l'élargissement du portefeuille de Bruno Le Maire à l'Aménagement du territoire « et donc de la dimension rurale dans sa globalité », dans un communiqué.
Le syndicat demande au ministre « de s'atteler à créer les conditions favorables à un revenu équitable pour maintenir des paysans nombreux sur l'ensemble du territoire ».
« Ce ne sont pas des promesses, ni l'ouverture de chantiers sans conclusion, ni plus récemment dans le cadre de la crise bovine, un semblant de concertation, qui apporteront des réponses concrètes au quotidien des paysans », ajoute le Confédération paysanne.
« A la veille des discussions sur l'avenir de la Pac, profitons du regroupement cohérent et nécessaire entre la ruralité et l'aménagement du territoire au sein du ministère de l'agriculture pour impulser un véritable changement de politiques agricoles », souhaite le syndicat.
Nathalie Kosciusko-Morizet nommée ministre de l'Ecologie.
Nathalie Kosciusko-Morizet a, quant à elle, été nommée ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, à la place de Jean-Louis Borloo. Elle avait été secrétaire d'Etat dans le même ministère de 2007 à janvier 2009.
Ce ministère change ainsi de configuration, en perdant l'Energie, qui passe sous la responsabilité d'Eric Besson, nommé ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, auprès de la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Christine Lagarde.
Ce changement a suscité des critiques des organisations de défense de l'environnement.
« Le superministère est décapité. On est très très loin du pacte écologique qui est clairement déchiré », a déclaré Arnaud Gossement, de l'ONG Droit et Environnement, qui a participé au Grenelle de l'environnement quand il était porte-parole de France Nature Environnement. « Pour l'avenir des énergies renouvelables, c'est catastrophique », a-t-il ajouté.
« Il y a des forces hostiles à nos propositions, le monde de l'industrie fossile et nucléaire. Ils ont gagné ce soir », a déclaré le directeur général de WWF-France, Serge Orru.
REVENU ET ENVIRONNEMENT
mardi 16 novembre 2010 - 09h30
Il faut assurer un revenu équitable aux paysans pour inciter une reléve et permettre aux plus anciens de durer...Les centrales et d'achat et la grande distribution doit s'adapter à des prix d'approvisionnement rémunérateur pour le producteur...Il faut aussi trouver les moyens de permettre aux paysans de gérer l'environnement en bon pére de famille mais surtout en adultes avertis et responsables...