Le gouvernement allemand a appelé mercredi à freiner la spéculation sur les marchés des matières premières agricoles, se rangeant finalement à la position française sur une question dont Paris a fait une priorité de sa présidence du G20.
La ministre de l'Agriculture Ilse Aigner a évoqué « le défi » de « limiter la spéculation financière, tout en conservant les effets stabilisateurs des marchés à terme » pour les produits agricoles, dont les prix ont grimpé ces derniers mois.
Elle a appelé à plus de transparence, et la création d'un « registre des transactions » sur les Bourses des matières premières agricoles.
« L'Allemagne soutient l'initiative de la France pour décider d'un plan d'action » sur cette question dans le cadre du G20, selon un communiqué de la ministre, qui juge que « les denrées alimentaires et les matières premières agricoles ne sont pas des produits comme les autres ».
La France a fait de la lutte contre la spéculation sur les matières premières agricoles un de ses chevaux de bataille dans le cadre de la présidence du G20. Une conférence des ministres de l'Agriculture du groupe doit se pencher sur la question le 23 juin à Paris.
L'Allemagne ne s'est pas immédiatement rangée à la thèse d'une corrélation entre spéculation et hausse des prix, Berlin faisant valoir que les résultats des études menées à ce sujet n'étaient pas concluants.
La semaine dernière l'organisation non-gouvernementale allemande respectée Welthungerhilfe (Aide à la faim dans le monde) a publié les résultats d'une étude selon laquelle l'implication sur les marchés d'investisseurs financiers avait renchéri les prix du blé, maïs, riz et soja de jusqu'à 15 % entre 2007 et 2009.
L'institut de recherche économique allemand DIW a également livré des conclusions allant dans le sens d'une corrélation forte entre hausse des prix et spéculation.