La récolte des mirabelles de Lorraine, fruits emblématiques de la région, a été officiellement lancée mardi avec trois semaines de retard en raison du printemps froid et pluvieux, un décalage obligeant la filière à s'adapter.
La dernière récolte aussi tardive « remonte à 1987 », rappelle Bruno Colin, directeur de l'union des coopératives fruitières de Lorraine, Vegafruits. Par conséquent, la filière a demandé « un effort particulier à Pôle Emploi » car de nombreux étudiants, qui composent habituellement le gros de la main-d'œuvre, ne pourront pas faire la récolte cette année pour cause de rentrée, explique M. Colin.
La cueillette et la première transformation des fruits, qui doivent s'étaler sur cinq semaines environ, nécessitent entre 1.500 et 2.000 travailleurs saisonniers. Les producteurs prévoient de récolter quelque 9.000 tonnes de petites prunes jaunes cette année, soit deux fois plus que l'an dernier, où le gel au printemps avait en partie gâché la saison.
Environ un quart de la production de mirabelles de Lorraine est consommé chaque année en fruits de bouche, le reste étant transformé en confiture, sirop, surgélation et conserves, ou encore en boissons alcoolisées.
La filière compte faire passer la taille de ses vergers à 1.200 hectares d'ici à cinq ans, contre 1.000 ha actuellement. Elle va aussi investir 4,8 millions d'euros sur deux ans pour augmenter ses capacités de surgélation et améliorer ses procédés de première transformation, afin de prolonger la saison des mirabelles et faciliter l'exportation, qui draine 25 % de la production.