Moins d'abricots et autant de pêches et nectarines, c'est la tendance qui ressort des prévisions annoncées lors du Medfel, qui s'est tenu à Perpignan les 4, 5 et 6 mai 2011.
Les pluies à la floraison ont réduit le taux de nouaison dans une partie des vergers. Mais la précocité s'annonce normale. La récolte devrait démarrer à l'heure, ce qui laisse espérer un calendrier mieux étalé avec moins de télescopage entre les régions.
En 2010, le retard de quinze jours constaté en début de saison s'était maintenu jusqu'à la fin. Le marché s'était engorgé et les gros volumes d'août et septembre s'étaient vendus à des prix inférieurs aux coûts.
En abricots, avec 417.000 tonnes annoncées au niveau européen, les volumes baisseraient de 20 % par rapport à 2010 et de 21 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Il faut remonter à 2003 pour trouver un potentiel aussi faible. En France, avec 133.800 tonnes prévues, le recul ne serait que de 3 % par rapport à 2010 et de 13 % par rapport à la moyenne. Il touche surtout les variétés à floraison tardive, qui ont souffert des pluies à cette période.
Pour les pêches et nectarines destinées au marché du frais, la récolte européenne s'établirait à 2,85 millions de tonnes. Stable par rapport à la moyenne, elle progresserait de 2 % par rapport à 2010. Les taux de nouaison sont plutôt faibles à moyens, mais l'entrée en production de nouveaux vergers devrait compenser.
Ce sont surtout les producteurs espagnols qui plantent pour remplacer les vergers de pêches pavies destinées à l'industrie, dont la rentabilité recule. Dans ce pays, avec 802.600 tonnes annoncées, la récolte devrait progresser de 10 % par rapport à 2010 et de 19 % par rapport à la moyenne quinquennale. En Grèce, la production augmenterait de 8 % avec 298.000 tonnes annoncées. En Italie, qui reste le premier pays producteur avec 1,44 million de tonnes annoncées, la récolte reculerait par contre de 2 %.
En France, avec 309.000 tonnes, la production serait aussi en recul, de 3 % par rapport à 2010 et de 15 % par rapport à la moyenne. Depuis 2000, les surfaces diminuent. Les arrachages de vergers dus à la sharka et aux difficultés économiques semblent marquer le pas. Mais pour que le renouvellement du verger reprenne, il faut que les prix remontent au-dessus des coûts et que les producteurs retrouvent une rentabilité. Cette année, la précocité est normale, le potentiel qualitatif excellent, il reste à espérer que la demande et les prix seront au rendez-vous.