Situation pour le moins contrastée pour les fruits d'été cette année, selon les estimations au 1er juin 2012 du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture, publiées jeudi. Si la récolte d'abricots devrait connaître une hausse de près de 20 % par rapport à 2011, le constat devrait être plus amère pour la récolte de pêches, et surtout pour la cerise dont la production est annoncée en chute sévère.
Le potentiel de production d'abricots au 1er juin progresserait de 18 % à 182.400 tonnes par rapport à la récolte modérée de 2011 (+27 % comparé à la moyenne quinquennale), alors que la surface du verger national d’abricotiers reste stable. Cette hausse concernerait les Régions Paca et Rhône-Alpes, alors que la production est annoncée en baisse dans le Languedoc-Roussillon.
Dans la Région Rhône-Alpes, la floraison s’est déroulée dans des conditions climatiques très favorables. La charge est importante et a nécessité un éclaircissage conséquent, incitant à revoir à la hausse la dernière estimation de récolte d’avril (+20 % comparé à 2011 selon les estimations au 1er juin).
Dans la Région Paca, où les surfaces sont en légère hausse également, en raison de replantations en abricotiers d’anciens vergers de pêchers, la récolte de 2012 est annoncée supérieure à celle, très déficitaire, de la campagne précédente (+79 %).
Dans le Languedoc-Roussillon, la prévision est à la baisse (-14 %). Dans le Roussillon notamment, et malgré une légère augmentation des surfaces, des orages destructeurs et une période de froid en mai devraient réduire le potentiel.
Pour les pêches, nectarines, brugnons et pavies, le potentiel de production au 1er juin reculerait de 5 % à 287.000 tonnes par rapport à 2011 (-9 % par rapport à la moyenne quinquennale), avec une baisse marquée dans le Languedoc-Roussillon. Ce recul est directement imputable à la poursuite de la diminution de la surface du verger de pêchers en production, conséquence de difficultés économiques et de dispositifs d’arrachage liés à la sharka (-4 % en un an, -11 % par rapport à la moyenne quinquennale).
Dans le Languedoc-Roussillon, la surface du verger régional de pêchers continue son déclin (-8 % par rapport à 2011), aussi bien dans le Gard (-15 %) que dans les Pyrénées-Orientales (-5 %). Un orage destructeur, qui a affecté la moitié du verger du Roussillon en mai, a contraint les observateurs à revoir leurs prévisions de production pour 2012 à la baisse (-19 %).
Dans la Région Paca, le potentiel au 1er juin est légèrement plus important que celui prévu en avril (+15 %), mais ce dernier pourrait être revu à la baisse en raison des événements climatiques survenus à la fin de mai.
Dans le Rhône-Alpes, le potentiel de production serait plus important que prévu initialement en pêche (recul de 1 % par rapport à 2012) en raison de conditions climatiques estivales au début d'avril qui ont favorisé la floraison des vergers. Mais des dégâts de vent et de grêle par endroits pourraient occasionner une baisse de rendement sur les nectarines en particulier, plus fragiles.
En revanche, c'est une véritable déroute que connaîtrait cette année le potentiel de production de cerises en France, avec une chute estimée de 25 % à 36.000 t au 1er juin, comparé à la production de 2011 (-22 % comparé à la moyenne quinquennale), alors même que les surfaces augmenteraient très légèrement (+1 %).
Même si, sur le plan national, la situation au moment de la floraison a été très différente entre les régions situées à l’Ouest et celles situées à l’Est (certaines ayant dû faire face à des conditions climatiques défavorables, froides et humides), globalement les intempéries de mai ont provoqué l’éclatement des fruits, les variétés précoces essentiellement et dans quelques situations plus rares des variétés tardives, obérant fortement le potentiel de récolte.
Ainsi, la Région Rhône-Alpes devrait connaître une baisse de sa production cette année de 40% comparé à 2011, malgré ses surfaces en cerisiers stables. Dans le Midi-Pyrénées, la chute de récolte est estimée au 1er juin à -35 %.
Dans le Languedoc-Roussillon, où le potentiel est contrasté entre une récolte de cerises prometteuse dans le Roussillon et une production attendue réduite dans le Gard, la baisse devrait atteindre 20 % comparée à 2011.
La Région Paca, avec des surfaces en production qui seraient en légère progression (+3 %) par rapport à 2011, est celle qui s'en sortirait le mieux mais avec une petite récolte (-8 % par rapport à 2011). Les variétés précoces seraient très fortement touchées par les intempéries de mai, avec une baisse de l’ordre de 50 à 80 % de la production.