Les éleveurs de chevaux s'organisent pour défendre leur filière et surmonter leurs difficultés.
Dernière difficulté en date : la proposition de loi à l'Assemblée nationale qui vise à modifier le statut juridique du cheval en le faisant passer de celui d'animal de rente à un animal de compagnie, ce qui conduirait à en interdire la consommation.
Pour les mille éleveurs de comtois, cette loi irait à l'encontre du rôle économique du cheval de trait et remettrait en cause le contrat de filière de la viande mis en place dans la région. La chambre d'agriculture du Doubs a voté une motion exigeant que cette modification de statut ne soit pas inscrite à l'ordre du jour du Parlement.
Le cheval comtois, et plus largement les neuf races de chevaux de trait français, ont un rôle appréciable dans l'entretien du territoire : ils sont 100.000 à mettre en valeur 180.000 ha de zones de montagne. La filière franc-comtoise de poulains vendus en Italie représente un débouché de mille animaux par an. Des actions sont en cours pour dynamiser ce créneau.
La communauté de communes de Champagnole, dans le Jura, s'est engagée à soutenir l'abattoir du canton pour remplacer l'exportation traditionnelle en vif par l'expédition de carcasses et la valorisation par la transformation sur place.
De nouveaux débouchés se concrétisent avec la Suisse et le Japon. Les Suisses sont intéressés par des produits de proximité qui peuvent obtenir la pastille verte (consommation en CO2 faible). Les Japonais remplacent dans leurs sushis le thon rouge par de la viande de cheval made in Franche-Comté.
Autant d'actions qui commencent à porter leurs fruits. Le nombre d'immatriculations de naissances de la race est passé de 1.913 en 1990 à 4.632 en 2009. Ces juments poulinières en copâturage avec les vaches laitières valorisent à moindre coût les refus et réduisent la pression parasitaire.
La filière progresse dans le domaine génétique afin d'offrir des animaux de qualité pour l'attelage et les loisirs. La viande chevaline demeure une source de revenu complémentaire, malgré la forte pression sur les cours des importations polonaises et canadiennes.