La filière française de la forêt et du bois « doit pouvoir faire mieux » a souhaité le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, mercredi, lors de son intervention à une conférence organisée par l'interprofession France Bois Forêt, à l'occasion de l'Année internationale des forêts.
« Nous sommes le troisième massif forestier européen et nous avons une filière du bois déficitaire de 5,4 milliards d'euros en 2009 », a souligné le ministre, estimant que « c'est totalement inacceptable » et que « nous pouvons rapidement inverser la tendance ».
Avec une surface forestière inférieure à celle de la France, la filière du bois de l'Allemagen représente 175.000 emplois de plus, soit 600.000 emplois au total, a-t-il observé.
« Dans la filière du bois, il faut mettre fin aux querelles de clocher. Il faut mettre fin aux divisions entre les producteurs et les industriels, la forêt privée et la forêt publique, les uns qui viennent me voir dans mon bureau pour se plaindre des autres », a souligné Bruno Le Maire.
« Il faut que l'on change de logique et que l'on aille vers davantage de coopération. Toutes les forêts doivent travailler ensemble. Les interprofessions qui gagnent sont les interprofessions rassemblées », a-t-il ajouté.
Le ministre a proposé plusieurs axes de travail pour favoriser une meilleure valorisation de la forêt :
- Renforcer le tissu industriel pour valoriser le bois,
- Développer les débouchés dans la construction et l'énergie,
- Encourager une gestion dynamique de la forêt.
« Il n'est pas question de remettre en cause ni le régime forestier, ni le régime de service public qu'assure l'ONF au bénéfice de nos communes. Il n'y aura aucune privatisation de l'ONF, sous mon mandat, ni pour l'ONF ni pour les forêts communales », a assuré Bruno Le Maire.
« Je sais bien que certains services de certains ministères plaident en ce sens » mais « je suis défavorable à cette voie-là », a-t-il insisté.
« En retour; je compte sur l'ONF et les communes forestières pour assurer l'équilibre financier du régime forestier. Je souhaite également que les communes forestières soient associées à la gestion de l'ONF et j'invite leurs représentants à signer le contrat d'objectif », a ajouté le ministre.
Au-delà des objectifs économiques, il y a le défi du changement climatique, a-t-il ensuite expliqué. « Cela suppose de mettre en place une politique en matière de recherche et de développement en génétique forestière et en sylviculture. »
« Cela suppose aussi de relancer l'investissement forestier » mais en trouvant d'autres moyens de financement que les fonds publics. « On peut inventer une méthode de rémunération des sylviculteurs pour leur contribution au stockage de carbone », a proposé Bruno Le Maire. « On peut également tirer partie de la biomasse forestière. »
Dans son discours, le président de France Bois Forêt, Jean-Pierre Michel, a notamment présenté les actions qui vont être menées cette année en matière de communication. Une série de spots présentant différents métiers de la forêt vont notamment être diffusés sur les chaînes du groupe France télévisions, à partir du 25 avril.