L'Association nationale des industries alimentaires (Ania) assure que « les mois qui se profilent s'annoncent difficiles » malgré des ventes et un solde commercial en progression.
En 2012, l'agroalimentaire français a réalisé un chiffre d'affaires de 160,9 milliards d'euros, en hausse de 2,3 % par rapport à 2011, a indiqué l'Ania ce mardi 16 avril 2013 lors d'une conférence consacrée à la conjoncture du secteur.
Sa balance commerciale reste largement positive à 9,2 milliards et progresse même par rapport aux 8,2 milliards réalisés en 2011, soutenue par les vins et spiritueux français qui s'exportent très bien. Mais derrière ces chiffres, se cache une réalité moins rutilante, selon l'Ania.
D'abord la France a perdu sa place de quatrième exportateur mondial, au profit du Brésil, détaille l'Ania. Ensuite, le secteur a supprimé 3.900 emplois en 2012 et 5.000 autres sont menacés au premier semestre de 2013, en grande partie dans les industries charcutières et des plats cuisinés, a détaillé Jean-René Buisson, président de l'Ania.
Les plats préparés ont subi de plein fouet le scandale de la viande de cheval en février, avec un effondrement de 40 % des ventes sur les plats concernés, et aujourd'hui toujours une tendance en berne sur les plats cuisinés surgelés (-10 %) et les produits à base de pâte (-15 %), a-t-il aussi indiqué.
Mais surtout, la marge brute des transformateurs est « catastrophique », selon Jean-René Buisson. Elle a atteint en 2012 le plancher historique de 22,4 %, contre 25 % en 2011.
Et l'an dernier, le secteur a enregistré près de 300 défaillances d'entreprises, 50 de plus qu'en 2011. Les entreprises – des PME en grande majorité – souffrent particulièrement de problèmes de trésorerie et liquidités, a commenté le président de l'Ania.
« Les entreprises financent la croissance de la grande distribution », a-t-il à nouveau dénoncé demandant une application stricte de la loi de modernisation de l'économie (LME) dont une nouvelle mouture doit être présentée en conseil des ministres le 24 avril.
Pour 2013, l'Ania table sur une modeste progression (+0,5 %) du chiffre d'affaires de l'agroalimentaire et d'une production en baisse de 1 %.