Delpeyrat, qui lorgne l'activité des plats cuisinés de Spanghero, envisage d'y fabriquer du « cassoulet de Castelnaudary de haut de gamme », a annoncé son président Thierry Blandinières lors d'une conférence de presse, ce mercredi 26 juin 2013 à Paris. « On est prêt à y investir 2 millions d'euros dans le temps et 1,5 million en besoins de fonds de roulement pour relancer l'activité », a-t-il ajouté.
Les salariés de Spanghero ont monté une offre de reprise avec Delpeyrat, filiale landaise du groupe coopératif Maïsadour, et Deveille, société basée à Feurs (Loire), spécialisée dans la transformation de la viande. Elle prévoit que le premier reprenne les plats cuisinés et le second l'activité de viande. Cette reprise permettrait de conserver 100 salariés sur les 240 qu'elle comptait avant le scandale de la viande de cheval : 70 dans le pôle viande et 30 dans les plats cuisinés, détaille Thierry Blandinières.
Delpeyrat souhaite y produire du cassoulet premium identifié de Castelnaudary sous marque Delpeyrat, un bon moyen pour lui de développer son activité de plats cuisinés, pour l'heure modeste, et d'optimiser la filière en valorisant toutes les parties du canard (manchons...) inutiles pour la fabrication de foie gras, activité principale de l'entreprise. L'usine de Castelnaudary présente un potentiel de production de 12.000 tonnes, selon M. Blandinières.
Mais il y a une « clause suspensive à notre offre », prévient-il. Car Spanghero a encore 11 millions de dettes (crédit-bail) et Delpeyrat ne pourra pas tout prendre en charge. Des discussions sont donc en cours avec les banques pour voir, avant lundi, « quels efforts ils pourront faire », explique M. Blandinières. Car c'est mardi que le tribunal de commerce de Carcassonne devrait trancher sur l'avenir de la société.
Laurent Spanghero, ancien propriétaire de l'entreprise, a lui aussi déposé une offre concurrente, qui associe un promoteur immobilier narbonnais, Jacques Blanc, et Investeam. Il reprendrait les deux activités de l'usine mais dans des dimensions réduites, et y ajouterait une gamme végétale, en préservant une centaine d'emplois. L'entreprise abandonnerait un nom devenu difficile à porter et deviendrait « Usines nouvelles de Castelnaudary ».