Un comité d'accueil attendait Stéphane Le Foll à la sortie de la « grande tablée bio » où il déjeunait avec Ségolène Royal pour l'ouverture du Printemps bio, mercredi à Paris. Avec trois caddies remplis de pièces détachées provenant de la salle de traite de la « ferme des 1.000 vaches », démontée le matin même, la Confédération paysanne attendait de pied ferme le ministre de l'Agriculture.
Ce dernier, en revanche, ne s'est pas laissé démonter face au porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, qui lui reprochait d'être davantage porté sur les « usines à vaches » que sur l'agroécologie. Le ministre a qualifié à plusieurs reprises de « mensongers » ces propos. Non seulement parce qu'il n'y a que 500 vaches dans la « ferme des 1.000 vaches » – ce à quoi Laurent Pinatel rétorque que le projet en prévoit 1.000 à terme –, mais surtout parce que « ce n'est pas mon projet, ce n'est pas le projet du gouvernement, c'est mensonger de le dire ».
Sur la menace que de tels projets pourraient faire peser sur le prix du lait, le ministre a répondu par une pirouette : « Le prix du lait n'a pas attendu la ferme des 1.000 vaches ou 500 vaches pour baisser ». Il a également balayé l'argument de l'emploi, réaffirmant son soutien à l'installation mais aussi à l'emploi salarié.
Evoquant la nécessité de maintenir une production laitière en France – fût-ce dans des fermes de taille plus grande – Stéphane Le Foll s'est justifié : « Vous défendez les producteurs, c'est respectable. Mais vous ne pouvez pas me reprocher, en tant que ministre de l'Agriculture, de défendre à la fois les producteurs et la production. » C'est d'ailleurs en faveur de la « diversité des agricultures » qu'il s'est exprimé, montrant comme preuve sa présence au Printemps bio.
Lorsque Laurent Pinatel lui a tendu un morceau de salle de traite des « 1.000 vaches », le sommant d'assumer son choix en allant le rendre à M. Ramery, le ministre a refusé d'entrer dans le jeu, rappelant au passage l'illégalité de l'action matinale de la Confédération paysanne.