Emboîtant le pas à la Commission européenne, les eurodéputés envisagent la réintroduction – sous conditions– des farines animales dans l'alimentation des porcs et des volailles. Ils ont voté en ce sens, mercredi à Strasbourg.
Tirant les conséquences de la quasi-disparition de la « vache folle » dans l'UE (67 cas en 2009 contre 2.167 en 2001), la Commission européenne avait proposé, le 16 juillet 2010, dans sa « feuille de route » n° 2 pour les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), de réévaluer la réglementation afférente. En particulier, elle envisageait un retour graduel des farines animales (rebaptisées protéines animales transformées – PAT) dans l'alimentation des non-ruminants.
Le Parlement européen ne s'y opposera pas. C'est le sens de la résolution (1) présentée par la sociale-démocrate (S&D) allemande Dagmar Roth-Behrendt, approuvée mardi par ses collègues. Celle-ci expose que le Parlement « est favorable – eu égard notamment au déficit actuel de l'Union en protéines – à la proposition de la Commission visant à lever l'interdiction de nourrir les non-ruminants avec des PAT, sous réserve qu'elle s'applique uniquement aux non-herbivores » et :
- que les PAT proviennent uniquement d'espèces n'ayant aucun lien avec les EST ;
- que les méthodes de production et de stérilisation utilisées pour les PAT respectent les normes de sécurité les plus élevées ;
- que les interdictions concernant le recyclage intra-espèce (« cannibalisme ») restent en place ;
- que les chaînes de production de PAT à partir d'espèces différentes soient totalement séparées ;
- que cette séparation soit contrôlée par les autorités compétentes dans les États membres et fasse l'objet d'un audit par la Commission ;
- qu'avant la mise en œuvre de la levée de l'interdiction, une méthode fiable propre à chaque espèce soit adoptée pour identifier l'espèce d'origine des protéines contenues dans les farines animales contenant des PAT, de façon à pouvoir exclure le recyclage intra-espèce et la présence de PAT provenant de ruminants ;
- que seules les carcasses propres à la consommation humaine soient utilisées pour la production de PAT.
(1) Rapport sur la législation de l'UE sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles et sur les contrôles des aliments pour animaux et des denrées alimentaires - mise en œuvre et perspectives.
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jeudi 07 juillet 2011 - 08h17
Nous avons assez de plantes protéiniques pour alimenter nos animaux...encore faut-il les cultiver mais nous avons aussi tous nos tourteaux issues des oléagineux...Faisons des engrais d'animaux si necessaire mais pas des farines pour nos bêtes...